jeudi 29 mai 2008

"Inutile" by Philippe Katerine


Journée banale aujourd'hui.

Je me suis levé vers 8h00, j'ai vu un soleil éclatant traverser ma fenètre, j'ai sauté dans le métro et suis arrivé sur la 2eme avenue. Je me suis pris un café au "the bean" et j'ai lancé un sourire à la serveuse qui m'avait reconnu.

J'me suis installé à mon bureau, j'ai dessiné, je suis allé sur Broadway pour choisir un textile sur lequel sera imprimé mon idée vectorisée. J'ai renseigné une femme qui cherchait la station de métro la plus proche.

J'ai mangé une part de pizza avec un coca sur Bleecker Street. Kim m'a proposé un cinéma pour le lendemain. J'ai aidé Smith a monter des images sur photoshop. Je travaillait sur 3 ordinateurs Apple en même temps. Je me suis pris une pause café/clope au Bean.

Une fois installé, un groupe de touristes français est entré. 3 hommes et 2 femmes d'une trentaine d'année, des fausses ray-ban fashion sur le nez. Ils se prenaient pour ce qu'ils n'étaient pas. Ils ont jeté leur vestes, ont parlé a la belle serveuse comme on parle à un chien et ont demandé dans un vocabulaire indigne où pouvait bien se trouver les "chiottes".

Le plus infame des 5 m'a regardé en me disant
"et toi tu dois pas savoir où elles sont les chiottes hein? toi pas comprendre".

Je lui ai souris. Je l'ai laissé s'enliser lamentablement.

Une fois qu'il en avait rajouté une couche, je lui ai lancé le regard le plus noir que je pouvais décemment sortir et lui ai dit dans une voix incroyablement grave:


"c'est au fond à droite.
Et on dit "toilettes" en français."


Le meilleur moment de la journée.


Son sourire de petit frenchie prétentieux s'est effondré. Ses deux copines ont commencé a rire de lui.

J'lui avais pourri au moins 1heure de son séjour New Yorkais. Et j'en était fier.


J'suis rentré a Woodside.

J'ai mangé du poulet frit et je suis assis en tailleur sur un banc de mon immeuble à écrire cet article, il fait 24 degrés et un discret souffle de vent vient me caresser la nuque.


C'était une journée banale aujourd'hui.

Mais la banalité New Yorkaise n'a rien a voir avec la notre, c'est tout.

mercredi 28 mai 2008

"My Way" by Sinatra


je n'résumerai pas cette soirée.

Je sais que vous ètes déçus mais ce serait indécent de la raconter.

Sachez simplement que le french-kiss est trés apprécié par les femmes approchant la trentaine.

Je me suis réveillé le lendemain matin en ayant l'impression d'ètre Johnny dans le film "Johnny got his gun". Mon cerveau était un No man's land, les tranchées de 14-18 mais en pire. Mon esprit est resté dans le lit pendant que mes jambes m'amenaient au boulot. Le plus marrant était de voir ma boss dans le même état.

Je vieillis chaque jour un peu plus vite que la normale dans cette ville. Mais cette nuit fut un accélerateur. J'repense au pauvre petit clément d'avant New York. J'ai l'impression d'etre a des années de lui alors qu'un seul mois nous sépare.

C'est troublant de se rendre compte qu'on change si vite, d'un seul coup sans prevenir. Mais je profite. Je ne me lasse de rien ici. Tout semble nouveau, tout le temps. Une vie a 200km/h.

Tout ça pour confirmer ce que me disais mon père ce matin.

Dans de nombreuses années, quand je serai devant mes gosses ou le rideau de fin, je me remémorerai New York et pourrai dire a voix haute:



"A 19 ans j'était fou
et ma jeunesse avait de l'allure".



(la photo n'est pas tirée de la soirée.
Et je risque pas d'en mettre.)

dimanche 25 mai 2008

"Viva la Vida" by Coldplay.


Un article pour résumer le week-end.

C'est simple on l'a passé a Central Park.

On l'a dévalé a pied du nord au sud, l'équivalent de 51 rues. Aucune fatigue, que du plaisir. La nature a repris ses droits dans un rectangle parfait au coeur de la plus belle île du monde.

2 lacs y règnent, des écureuils et des tortues se promènent, on marche en observant les joggers et les couples d'amoureux qui s'embrassent a l'ombre des arbres.

Faudrait s'trouver une copine a temps partiel, juste histoire d'avoir quelqu'un avec qui flaner le samedi et le dimanche dans Central.

Plus loin des gens font un pic-nic au vin blanc a coté d'un groupe de Yoga, des groupes de jazz font vibrer la végétation et des enfants essayent de tenir une conversation avec des écureuils.

C'est idyllique. On touche au paradis. Tout l'monde souris et tout l'monde semble heureux.

On s'promène, on s'paye une barque et on commence une traversée sur le lac tortueux du parc.

Les gens y vont en couple, pour se déclarer leur flamme au beau milieu de New York.
Nous on y est allé pour faire la course.

Cette fois-ci on avait tout les deux 8 ans. On était Indiana Jones, a pagayer le plus vite possible pour observer une tortue sauvage qui prenait le soleil sur un rocher. On a pris le soleil avec elle. On s'est ancré au milieu du lac, J'AI fumé une cigarette et on a savouré le moment.

On essaye souvent de trouver un défaut à New York. Mais de jours en jours on est surpris par la beauté de telle ou telle chose.

Travailler sur Manhattan et prendre un bol d'air quelques rues plus loin n'est pas donné a tout le monde.

Chaque heure est belle, chaque journée apporte son lot d'anecdotes.

Et apres une longue conversation autour d'un Coca Glacé au madison square park entre Jonas et moi, une décision a été prise: Une fois rentré on ne racontera pas New York.

On en parlera avec parcimonie, juste histoire d'y repenser sans sombrer dans la déprime ou la nostalgie.

Et malgré un immense coup de soleil sur les avant bras je m'sens bien.

La party on the roof est prévue pour demain en fin d'après midi, un lundi soir ferié sur Brooklyn.


Sourions, Profitons, Amusons nous.



vendredi 23 mai 2008

"Final" by Mrs K


Hier j'avais 8 ans.

22 mai 2008, jour de sortie d'Indiana Jones 4. Pour l'occasion on prend nos places au Loews, gigantesque cinéma sur Broadway. Le film peut ètre nul je m'en fous. J'ai grandis avec Indiana, j'ai toujours adoré la musique et son chapeau Fedora qu'il ne perdait jamais. J'ai fait fondre 2 magnetoscopes a force de faire tourner la Vhs des 3 épisodes toutes les nuits pendant 3 étés.

On prend nos places, on mange une part de pizza, on prend du pop-corn salé au beurre fondu et on s'installe. La salle est grande, les gens s'assoient. Il est 23h30, et je suis a la dernière séance du jour de sa sortie.

Puis s'ensuivent 2h03 d'Indiana Jones.

J'était enfoncé dans un fauteuil, devant mon idole que je voyais pour la première fois de ma vie sur grand écran. J'avais 8 ans pendant 123 minutes. Je sursautais a n'importe quel coup de fouet et souriait a chaque fois qu'Harrison Ford sortait une vanne d'un air blasé. 60 et quelques années tout d'même.

Mais forcément ce n'était pas les anciens épisodes. La fin du 4 part vraiment n'importe où, surtout l'épilogue (à vrai dire même le début. Pensez au Frigo). A voir au cinéma pour la beauté des images et pour le mythe indiana jones, mais sinon préférez la dernière croisade.

Jonas n'y a rien compris. Mais c'était marrant alors sur le chemin du retour j'lui ai résumé l'intégralité des aventures du professeur Jones. Une fois rentré au studio j'l'ai téléchargé en 23 minutes, histoire de le regarder en Français et en saisir toute les subtilités.



Après 19 ans d'attentes mondiales, le film ne pouvait pas plaire. C'était impossible. Mais j'avais une relation plus spéciale avec cet épisode.

Avant de m'envoler vers New York, c'était le film que j'esperai voir sur Broadway. Si j'y arrivais, c'est que j'avais réussi a réaliser mon rêve New Yorkais.

Et c'est peut ètre pour ça que je souriais constament dans la salle. J'avais réalisé mon rève, et Indiana jones 4 n'était là que pour me le rappeller.



Aujourd'hui je ne travaille pas. Kim m'a laissé me reposer. Lundi prochain sera férié. J'ai fait la grasse matinée, suis descendu a mon café et savoure un iced coffee en regardant les gens a travers la baie vitrée, dans la rue inondée de soleil.

Les couleurs sont saturées, magnifiques, les gens sourient, les gosses mangent des glaces à l'eau, les taxis jaunes claxonnent sans raison pendant que le métro n°7 fait un vacarme assourdissant en passant sur la passerelle.

J'm'amuse a penser aux differents évènements qui m'ont conduit a pouvoir m'installer a cette table, et avoir la chance d'observer un spectacle pareil.

Juste une rue New Yorkaise sous le soleil.

Vous savez, ces moments où vous vous rendez compte que vous n'avez aucun soucis. Vous avez beau tergiverser, vous êtes heureux. La vie est belle ici, vous n'pensez pas au retour, vous vivez la seconde.


C'est juste en buvant un café glacé que je viens de m'en rendre compte.


C'est ici que je suis heureux.


A New York.

mercredi 21 mai 2008

"Last night" by the Strokes


Je suis amoureux de cette ville.

A notre age, on a tendance a tomber amoureux de n'importe quelle jolie fille, a n'importe quel détour de rue. On ose dire qu'on souffre, alors qu'on est simplement en train d'expérimenter de nouvelles choses. A quoi on ressemblerai dans 30 ans si c'était aussi grave que ça?

Mais c'est un amour différent pour le coup. Un amour platonique. J'aime cette ville mais elle n'en a rien a foutre de moi. Je ne suis qu'une infime poussière parmis les milliards de personnes qui voudraient la marquer. Je ne laisserai aucune trace de ces deux mois ici. Je serai arrivé et repartit sans que New York s'en rende compte.

N'y pensons pas.

Je suis allé a une soirée, prévenu au dernier moment par Jonas. Petit évenement au "Solas", Joe Hurley venait féter sa victoire. Il avait empéché la destruction d'une église irlandaise grâce a un concert de rock. Le New York Times etait là. Le New York Post aussi. Et nous on est arrivé en serrant la main a Joe, comme si tout cela était d'une banalité frappante.

On a bu un verre, il nous a raconté l'aventure en long, en large et en travers. J'était triste de me dire que notre voyage arrivait déjà a sa moitié.

Quand on est repartit, Joe nous a serré la main, nous a regardé et nous a dit dans un anglais à moitié maché "Don't break too much ladies' hearts tonight".

Tu parles. J'aimerai bien. New York est ma plus belle experience a ce jour et j'me dit qu'une fois rentré rien n'aura changé.

Alors même si je me rends compte que du haut de mes 19 ans je ne toucherai pas le Coeur de New York, je me promet d'y revenir et d'ètre en haut de l'affiche. Que ça soit dans n'importe quel domaine.


Sinatra disait dans sa déclaration d'amour a NY:
"If I can make it there, I could make it anywhere".


Je m'en irai par la petite porte.


Mais attention belle Manhattan,
dans quelques années,

c'est moi qui te marquerai.

lundi 19 mai 2008

"Rockaway Beach" by the Ramones


Lundi soir, début de semaine, les gens rentrent chez eux.
Ils vont manger, regarder la télé, dire bonne nuit à leur conjoint et dormir jusqu'au petit matin.

Vous l'avez deviné, ça c'est c'qui s'passe un lundi soir en France.

Mais un lundi soir à Manhattan.

Je finit mon boulot à 18h10, court vers le métro et pars rejoindre Jonas au Fillmore Plaza.

Qu'est-ce donc?

Simplement une salle de concert qui a accueilli Elton John ou Prince et qui ce soir célèbre l'anniversaire de Joey Ramones. 20 groupes s'enchaînent et font cracher les guitares un soir de semaine. La foule est remplie de Perfectos et de jeans Slims, les lustres de cristal oscillent dangereusement au son de la batterie et le plexus solaire vibre douloureusement sous les coups incessant des médiators sur les basses.

Début de soirée et déjà un souvenir inoubliable: Les Semi-precious Weapons. Guitariste au style unique, bassiste sous acides, batteur efféminé et chanteur mi-homme mi-femme, bien plus que David Bowie en 70.

La foule tangue et s'embrase pendant qu'il hurle
que "le rock-and-roll n'a jamais été aussi beau".

Jonas repère Joe Hurley, rockstar pour qui il travaille, qui nous fait monter dans les tribunes V.I.P. Là-haut le concert est en direct mais aussi retransmis sur des écrans plats. Les chanteurs y viennent une fois qu'ils ont fini leur débauche de Rock. On sert des mains de gens célèbres qu'on ne connait pas. Des filles tentent de nous parler en français. Les groupes s'enchaînent et c'est là que le plus beau moment de la soirée arrive.

Il est 23h45 et sur scène apparaît un homme d'une quarantaine d'année, cheveux mi-longs et lunettes rondes. Il prend le micro, chuchote un "Happy birthday my brother", laisse son guitariste pincer quelques cordes et commence a chanter dans un vacarme fou la plus belle chanson du monde.


On était en train d'écouter le frère de Joey Ramones chanter "What a wonderful world".


C'est dans ces moments là que vous lachez tout. Vous vous dites que vous êtes a New York, devant quelque chose que vous ne reverrait peut ètre jamais. Alors vous dansez. Vous criez. Vous savourez le moment.

On sort du Fillmore partiellement sourd. On sourit. Demain Jonas ne travaillera pas mais je devrai me lever a 7h30 pour aller bosser. Je serai crevé, sur les genous avec deux immenses parachutes en guise de paupières.


Mais vous pouvez me faire confiance.

Ca en valait vraiment le coup.


samedi 17 mai 2008

"Reste-là" by Mrs K

Rude journée que celle d'hier.

Levé 9h00 pour aller au MoMA. Cravatte et trench-coat, Small-coffee with Cinnamon au starbucks de la 53eme et première cigarette de la journée devant le musée.

La file d'attente est longue d'un bloc. Des français et des chinois attendent sous la pluie. Alona arrive avec le reste de l'équipe et nous fait rentrer gratuitement. Quelques français se plaignent.

On me montre les toiles qui font partie du "projet". On me demande a moi, pauvre intern français, quelle serait la disposition idéale et si le choix des couleurs est judicieux. Alona me parle dans un français craquant, pleins de fautes et d'accentuations américaines, Kim me parle de design et d'outils informatiques. Elle me dit aussi que la fête sur le toit est repoussée a samedi prochain, que ce sera une soirée "french-wine" et que toute ses copines attendent impatiemment de voir les 2 jeunes français.

On continue a se promener dans le MoMA, on étudie l'exhibition "take your time", on rentre là où personne ne rentre.

Vers 14h on sort du musée. Il pleut toujours. J'prévois de rentrer a Woodside, de me manger un cheeseburger et de rester sur mon macbook. Mais Non. Alona en décide autrement.

Elle nous paye le taxi et nous emmène manger au Rockefeller Plaza. Le plus étonnant c'est que le MoMA et le Rockefeller sont a une rue l'un de l'autre. Un taxi est inutile. Mais bon, je savoure la seconde, meme si elle est dingue.

Restaurant Gastronomique. 25$ la feuille de salade verte. 16$ le verre de Cabernet. Kim me dit que ce serait plus simple de prendre une entrée, un plat, un dessert et un verre de vin. Moi qui voulait prendre une salade toute simple pour ne pas couter trop cher.

Alors j'ai pris une salade fraiche, une piece de viande rouge (qu'ils appellaient Burger) et une crême brulée. Arrosés d'un Cabernet Sauvignon Schiraz.


J'suis rentré a Woodside. Pour clore cette bonne journée, on est allé au cinéma. LE cinéma américain par excellence, pop-corn au beurre fondu et salle merveilleuse, bandes annonces démentes et bien sur le film en question: Poultrygeist, ou l'attaque des poulets morts-vivants.

Ce n'est pas une blague.

Grands fous rires devant des gens décapités, violés et hachés par des poulets.


Depuis je n'ai aucun doute,
je suis définitivement amoureux de cette ville.

jeudi 15 mai 2008

"Yesterme, Yesteryou, Yesterday" by Stevie Wonder

Je n'ai fais que sourire aujourd'hui.

J'ai remarqué ça vers 18h30 ce soir. Smith et Alona me donnent rendez-vous le lendemain matin au MoMA vers 10h15. Ils en sont membres et travaillent sur un projet qui y sera exposé.

Comme hier, picotements dans le ventre. Mais les plus beaux jamais connus.

Demain je serai un "artist/graphic designer" de 19 ans participant à une oeuvre qui plus tard sera exposée dans l'un des plus grands musées du monde.

Fin de journée, je m'en vais vers le métro et finis ma Cesar salade achetée a 17h (poulet mariné, salade, tomate, parmesan, pain de campagne) en marchant. Je souris comme un abruti, j'ai envie d'embrasser tout le monde. 24h plus tôt c'était l'exact opposé. Sur le chemin un grand noirs hurle sur un vieux blanc. Ils se courent apres. Le noir frappe le premier, un policier arrive, les gens s'arretent de marcher pour regarder.

Et moi je dévore ma salade en rigolant.

Plus loin je croise une fille assise sur un trottoir qui pleure toute les larmes de son corps. Elle est vraiment belle. Merde, à 24h près on aurait pu finir ensemble. Pas envie d'passer pour un pervers, je lui souris et continue a marcher.

J'arrive au métro, je propose la fin de ma salade a un homeless. A voir ses yeux et son sourire, je me rends compte que c'était vraiment con d'avoir craqué la veille pour une raison comme celle là.

Je me suis réconcilié avec mon ipod. Le pauvre, il chante toute la journée pour moi sans jamais se plaindre. Et puis il est jeune. Alors on a chanté tout les deux du Stevie Wonder dans le métro.

Les gens souriaient et moi aussi.




"New York".

Ou comment une ville peut vous consoler en 24h.

mercredi 14 mai 2008

"Numb" by Portishead.



Belle journée que celle d'aujourd'hui.

Un soleil éblouissant, une chaleur torride et une folle envie de travailler. Rarrissime tout d'même.

Mais là n'est pas le sujet de l'article. Le moment le plus croustillant intervient en fin de journée vers 18h30.


Ce qui va suivre vous donnera une idée, minute par minute, de ce qui s'est passé dans ma tête, ce mercredi 14 mai 2008.


18h30: J'allume un macbook pro pour accéder a internet et envoyer des photos de peinture a Kim.

18h32: Message envoyé, j'en profite pour aller sur mes boites de receptions. 6 nouveaux mails.

18h33: J'ouvre le premier mail.

18h34: Je relis le mail. Je sens une douleur abominable dans le ventre qui progresse. Nausée.

18h35: Kim me jette un coup d'oeil et me demande si tout va bien. J'lui réponds que oui, aucun soucis a se faire.

18h36: Kim me regarde bizarrement, j'essaye de parler mais j'y arrive pas. Un bug au niveau de la pomme d'adam. J'ai mal aux yeux.

18h37: Kim me dit qu'je peux partir, qu'elle se languit de me voir demain pour bosser. Je me lève et m'en vais en lui souriant. Toujours cette nausée.

18h39: je marche dans la rue. Je met l'ipod en marche et m'allume une cigarette. Tout les gens me regardent. Le baladeur commence a jouer Numb de Portishead.

18h40: je me fais du soucis. Je vois les gens de plus en plus flous, je ne distingue plus les traits de leurs visages. Ils me fixent tous du regard.

18h41: je comprends. Ca fait maintenant 1 minute que je pleure sans m'en rendre compte. En pleine rue. Le mail de tout a l'heure n'était qu'un message pour me dire que la personne que j'aimais ne m'aimait plus.

18h42: Je m'enerve contre moi-même. Je me trouve con a chialer sur un trottoir. Les gens me regardent toujours. Je distingue une once de pitié dans le regard d'une fille qui tient son petit ami par la main. J'ai envie de la traiter de tout les noms, de dire a son foutu copain qu'il aura beau l'aimer a la folie, ça finira mal un jour ou l'autre. J'ai envie de défouler ma colère sur quelqu'un.

18h43: J'écrase ma cigarette. Finalement c'est elle qui subira mon énervement. Je me dit que je suis a New York et que je suis en train de pleurer pour une raison qui se trouve a 6835 km de moi. Je me déteste vraiment a ce moment là.

18h44: Je continue a marcher et je me rends compte que je viens de pleurer au coeur même de Manhattan. Je rigole en pleurant. Ce qui vient de se passer est digne d'un film romantique a la noix. Mais j'était content d'avoir enfin expulsé ça.

18h45: je m'asseois dans le métro. J'éteint cet ipod a la con qui ne m'aide pas. Selon lui c'était le bon moment pour lancer "No Surprise", a croire qu'il n'a jamais vécu une rupture amoureuse.

18h46: Je me rends compte que ce n'était même pas une rupture. C'était juste un mail qui confirmait une information connue depuis 3 semaines. Mais les mots utilisés ont suffit a me couper en deux.

19h10: Je suis a Woodside. J'ai fermé les yeux dans le métro, et n'ai pas vu le temps passer. Je me suis senti bien. J'avais certainement besoin d'un passage a vide de quelques minutes pour digérer les 2 ans de relation qui venaient de disparaître. C'était fini. Je ne pleure jamais et je suis fier d'avoir craqué 3 minutes aussi loin de vous. Même Jonas n'était pas là.

19h15: Je me sens bien parce que je n'ai plus rien a attendre ni a espérer. Je suis dans la plus belle ville du monde. La France ne me manque pas. Je coupe les ponts. J'en ai marre d'être gentil et con.

19h17: Je renifle une dernière fois, me paye un café et rentre chez moi. Sur le chemin, 2 vieillards assis sur un banc. Ils rigolent entre eux, se raconte des histoires de jeunesse autour d'un cigare. L'image est magnifique. Je comprend qu'il ya plus grave qu'une deception amoureuse. J'ai des choses plus importantes a faire maintenant.

19h50: je viens de terminer cet article. Ce n'est certainement pas le meilleur, ni le mieux écrit, mais c'est celui qui m'aura fait le plus de bien.



Et dorénavant,
chaque secondes New Yorkaises seront savourées 10 fois.


Tout simplement parce qu'une fois rentré en France,
j'aurai perdu les 2 seules choses que j'ai vraiment aimé.



(oh et quand j'y pense, en esperant que mon ipod lira ça: tu n'es qu'une espèce de petit baladeur arrogant a la con).

mardi 13 mai 2008

"Blackbirds" by the Beatles


Court article ce soir, les journées sont remplies et éreintantes (du non-stop, faut s'aménager un coin nourriture sur le bureau).

La batterie du ipod tient difficilement la journée, celle du MacBook n'en parlons pas.

Mais je m'y plait. C'est agréable de ne pas être traité en tant que simple stagiaire. Bien sur j'écope de quelques taches ingrates (qui se résument à me déplacer pour choisir un plastique ou un textile qui embellirait le travail vectorisé au lieu d'envoyer un coursier), mais vu qu'on me paye le taxi pour le faire, de quoi se plaint-on?

A coté d'ça je propose des idées pour la Show-room, que d'importants clients New Yorkais prendront en compte pour aménager et décorer leur hotel. Kim et Alona me demandent sans cesse de proposer des idées, de les affirmer et de les réaliser.

Je sens que j'évolue, d'un point de vue professionnel mais aussi personnel. Etre livré a soi-même dans la Grosse Pomme, et travailler dans une boite de graphisme me fais grandir, changer.

Tout ça juste pour vous dire:

J'espère que vous avez bien aimé l'ancien Clément Nivière parce que celui qui se pointera en France le 1er juillet sera sensiblement différent.


(picture: Kim, Produce manager et graphic designer)

lundi 12 mai 2008

"Lady" by Lenny Kravitz


Nouveau stage, nouvelles rencontres.

Réveillé vers 8h du matin, je descend prendre mon Small Coffee et part vers Manhattan. Il fait froid, le crachin frappe le visage mais j'men fout. J'suis parti a New York pour y faire un stage, maintenant que j'y suis j'en fait deux.

La boite en question se trouve en bas de la seconde avenue, a 2 rues de Broadway et fréquentée par les mêmes autochtones qu'à Williamsburg. J'entrouve timidement la porte et Kim me présente à mes nouveaux collegues: les 2 buisness woman Johnnie et Trisha, les 2 designers/graphistes Smith et Carl (grand black aux dreadlocks, le casque philips vissé aux oreilles et fan de Star Wars) et la boss Alona (artiste peintre, en course pour ètre la plus belle femme sur Terre).

On m'envoie chercher des toiles et du materiel de peinture, Alona me paye le taxi, on discute sur l'éventuelle disposition des tableaux lors de la prochaine Show-room du 15 juin, je me noie dans des catalogues Pentone avec le Mac G5 branché sur Illustrator, dévore une pizza à 15h de l'apres-midi, étudie le meilleur support plastique qui pourra accueillir le sample de Wallpaper que j'aurai vectorisé dans la semaine et termine la journée par une discussion cinématographique avec Kim sur Pédro Almodovar et Indiana Jones 4. Selon elle ce dernier sera aussi nul que les épisodes 1, 2 et 3 de Star Wars.

Et, bonne nouvelle, elle m'invite ce week-end a venir faire une "party on the roof", grande fiesta sur le toit de son loft à Brooklyn. Premières invitations, on se fond dans le moule petit à petit.

J'pourrai aussi vous dire que la boite se situe juste en face d'un café digne du central perk (vous savez, le café de Friends), que la serveuse étudie le français et me reconnait grâce a mon portefeuille (qui intrigue tout le monde: "Ow, it's awesome, did you make it? -No no no it's a gift. Because I look like the guy who smokes 2 cigarettes on the front of the wallet. It's a sad memory but I like it nevertheless.. A hot coffee please.") et que je me sens dans mon élément, dans ma ville.

Je dors mal. La faute à diverses pensées qui s'amènent avec la musique que j'écoute en m'endormant. Pensées que n'importe qui ausculterait en étant à New York.
A croire que je le cherche.

Mais ne vous inquiétez pas.

A la seconde même où j'entrouve les paupières et me réveille, je savoure la chance que j'ai.


Et chaque matin, qu'il pleuve ou qu'il vente, je marche le sourire aux lèvres en me disant simplement:

"J'ai 19 ans et je pars travailler sur Manhattan."

dimanche 11 mai 2008

"Ready for the floor" by Hot Chip



Grande soirée hier soir. Comme les précédentes. Et comme celles qui suivront.

Promenade sur Manhattan, détour au Nintendo World (seulement 3 dans le monde et aucun en France), descente sur Times Square, quelques minutes de Gta 4 puis métro jusqu'a Williamsburg.

Ce quartier respire le rock. Des Pete Doherty et des Kate Moss flânent, les bars laissent échapper des rires et des bruits de verre, la musique change tout les 10 mètres.

Premier arret dans un minuscule bar qui s'ouvre sur une cour fleurie où les gens fument et boivent. Le bartender ne veut pas me servir de bière, pas de carte d'identité. Aucun problême, on écoutera 2 ou 3 chansons puis on ira dans un autre bar. Après tout c'est samedi soir et on est a New York.

22h, nouveau concert au Lucky Cat. On s'y dirige et on constate que le bar est vide. J'm'allume une cigarette et un jeune homme vient m'en demander une. 25 ans, cheveux longs, barbe, lunettes sans verres, veste a carreaux et Jean slim. Il tire une bouffée sur la Lucky Strike et nous dit qu'il s'appelle Justin, rigole, bafouille quelques mots français et se dépèche de fumer parce qu'il travaille au Lucky Cat.

Entrée 3 dollars, ambiance funk et lounge, on me sert un verre de Cabernet, la salle se remplit en 15 minutes et le Dj aux allures de geek adolescent lance une musique d'un autre monde. Et c'est sur l'une de ces musiques que le groupe tippy-toes entre en scène et commence son live. Pas d'arrets, liaison parfaite.

Et ce furent 1h30 de musique pure. C'est ça. Ce groupe était la définition même du mot Musique. Un magma musical qui vous inonde et vous oblige a danser, une connection directe entre le groupe, votre cerveau et vos jambes. Moment sublime, Extase, à refaire.


Effet secondaire: Surdité.

On sort, soufflé par le choc de la musique, il est 4h.

Le lendemain, on se lève à 14h. Ah bravo.


Sinon je commence mon deuxième stage. Celui du New York Tails étant en "part-time", je travaillerai tout les jours avec Kim, 23 ans, brune aux yeux bleus dans une boite qui s'occupe de créer les identitées visuelles d'hotels sur Manhattan et Tokyo.

Création, Dessins, Vectorisation sur Apple G5 pour laisser une trace dans la plus belle ville du monde.

Et a coté de ça, Diane me contacte pour l'aider ou pour faire le paparrazzi dans des soirées mondaines et canines.


Vous l'aurez donc compris:


Je ne me languis pas de rentrer.



vendredi 9 mai 2008

"Runaway" by Jamiroquaï


Un stage dans un magazine pour animaux pourrait faire rire en France.

Hier j'ai eu la preuve que New York arrivait à sublimer n'importe quoi.


Rendez-vous dans un building en fin d'après midi pour couvrir un évènement spécial: inauguration d'un gadget quelconque pour chien, j'me dit que l'ennui va se pointer au bout de la troisième photo d'animaux que je ferais.


Mais Non.


L'ascenseur s'ouvre au dernier étage sur un loft new yorkais avec vue sur le New Jersey, les gens sont en tenue de soirée, cigares cubains et iphone dans les mains. Coup d'oeil a droite: clones de Paris Hilton en beaucoup plus distinguées tenant en laisse leur chihuaha déchainé. Coup d'oeil a gauche: 300 verres, 10 bouteilles de vins rouge Lilla, amuses bouches, 6 serveurs.


La soirée remonte dans mon estime: Je m'amuse a prendre des caniches baveux en photos, regarde leur maitre rouler des pelles a leur chiens (véridique), bois un verre de vin, me mêle aux photographes professionnels et profite de leur projos, serre des mains a des star "ultra-célèbres" de la télé américaine (selon Diane), marche sur la queue du chien qui joue dans "Sex and the city le film" (toujours véridique), pique des "petites bouchées de mozarrella sur lit de basilic français", parle avec une amie proche des "ultra star" qui ne m'apprend rien d'eux mais qui semble vouloir en apprendre plus sur moi, re-bois un verre de vin, rigole quand je vois un chien porter un t-shirt CBGB, fume une cigarette sur le balcon en regardant le ciel, prend encore et encore des photos, rencontre Richard Kind qui joue dans Spin City et m'en vais en piquant une dernière crevette aux agrumes sur le buffet.


Plus tard on nous offre du champagne dans un magasin qui vend des perruques pour chien, juste parce que je suis "photographe pour le New York Tails".


Donc Oui.

Ces 2 mois New Yorkais vont être savoureux.

jeudi 8 mai 2008

"Woman" by John Lennon.


Veuillez m'excuser pour l'absence d'articles ces quelques derniers jours.
Mais essayez d'écrire un article sur un macbook sans disque dur. Qui ne s'allume pas.

Dans tout les cas merci pour les plaintes par mail, ça donne envie d'écrire.


Et il s'en est passé des choses en trois jours.


Le stage est un stage comme les autres. Avec des animaux. Donc il n'est pas dit qu'un deuxième stge ne vienne pas compléter l'experience New Yorkaise. Tout ceci fera l'objet d'un article, plus tard.

Sinon ce furent concrètement les 3 premiers jours où nous vivions chacun de notre coté, Jonas et moi. Marcher seul dans New York est une expérience a faire au moins une fois dans sa vie. Déambuler sur Broadway avec gershwin ou Nat King Cole dans les oreilles est aussi jouissif que de faire l'amour.

D'ailleurs c'est a ce moment là qu'un New Yorkais m'a hurlé dessus, avec une rage vraiment démentielle.

C'etait pour une bonne raison de toute évidence car, plongé dans mes pensées et assourdi par la musique, j'n'avais pas remarqué que je venais de traverser sans aucune gêne un plateau de tournage. En pleine rue.

Le staff complet etait installé devant un restaurant, des acteurs attablés jouait la comédie et Clément Nivière traversait le champ de la camera comme si de rien n'était. Et même la profusion de cables, de projecteur n'y avait rien fait.

Clément Nivière passait pour un con.

Mais un con New Yorkais qui interrompt un tournage. Essayez d'faire ça a Toulon.

Autre anecdote amusante, lors d'une promenade sur la 5eme avenue en vue de récupérer l'amour de ma vie, mon MacBook. 2 jours de réparations, un sourire et me voila dehors de nouveau pret a surfer sur le wouèbe.

Comme une bonne nouvelle se doit d'ètre accompagnée par une cigarette, je m'assois négligemment en face du cube de verre Apple et fais crisser mon briquet. C'est a ce moment là qu'un japonais m'accoste et me demande de me prendre en photo.

2 raisons possible: -Soit c'est pour un magazine de mode et j'suis trés flatté.
-Soit c'est un serial killer qui photographie ses victimes de jour, les endorts et les découpes la nuit venue pour ensuite en faire des nems et afficher un grand sourire (vous connaissez cette devinette: "pourquoi les chinois ont toujours le sourire? Parce que ce sont les seuls a savoir ce qu'il y a dans les nems).

Finalement une japonaise le rejoint et me dit dans un anglais parfait :"c'est pour un magazine de mode japonais, on adore votre style Dandy et votre façon de vous asseoir."

Elle saisit son appareil, mitraille, me tend une feuille sur laquelle j'écris ce que je porte (Cardigan gris/chemise bleu claire/cravatte noire/Jean slim noir/mocassins pointus noirs), s'étonne de voir que mes Ray Ban Wayfarer se plient, adore mes 2 bagues en argent.

Elle me remercie et m'enverra les photos par mail.

Bah mine rien, quand on n's'y attend pas c'est toujours plaisant. Surtout qu'il y avait environ 150 personnes autour du cube de verre, toute a prendre un café ou fumer une clope.

Mais NON. Je n'attrapperai pas la grosse tête. Ca flatte l'égo, c'est tout. Même si ce n'sont que des fringues.

Quitte a tout raconter, autant continuer.

Grande soirée hier soir. Rien de prévu, soirée Tacos/sauce piquante/ How I met your Mother episode 18 saison 3. Mais finalement non.

Jonas veut sortir.

Alors direction Manhattan, au resto Hill Country pour un début de soirée délocalisé au Texas. L'eau est servie dans des pots d'confiture, on mange des saucisses epicées avec du pain blanc, la serveuse ressemble a Jessica Simpson et le concert voyage entre de la country pure et quelque melodies bluesy, toujours dans le même esprit.

On s'dit qu'en étant a New York, on voyage encore un peu dans les états unis. On sort, il est 23h et un concert de Rockabilly nous attend a Soho, dans un vieux bar.

Subway, on arrive.

C'etait LE bar New Yorkais. Pour confirmer cette idée, il faut savoir que la maison voisine etait celle de James Brown, au dessus du bar vivait Bob Dylan et que le client le plus réputé qui venait le plus souvent n'était autre que John Lennon. Excusez du peu.

Le concert commence en retard, on savoure une Buddweiser et on rencontre Ana. Danoise qui vit a Williamsburg, 22 ans, blonde avec un style rétro.

Mais le style rétro qu'il fallait.

Etonnée de trouver 2 français a Minuit dans un petit bar de Soho, elle vient a notre rencontre et commence a écrire sur une serviette en papier les meilleurs endroits pour boire un verre et écouter de la bonne musique.

C'etait la plus belle servette en papier du monde.

On est rentré et on s'est couché tard. On s'en fout on etait dispensé de stage le lendemain.


Donc Oui.

Ce furent 3 trés bons jours.

dimanche 4 mai 2008

"Dans le Club" by TTC


Journée de deuil.


Mon Macbook est décédé cet après midi.

Il a poussé un petit couinement et s'en est allé. Pour de bon.

Triste, désemparé et détruit, je l'emmène là où tout mac rêverait de reposer en paix: L'apple store de la 5eme avenue.

Et bonne nouvelle: là où il faut 7 jours et 60 km pour réparer son macbook en France, le "mac genius" me dit tout gêné qu'il faudra que j'attende 2 jours le temps de la réparation. Tout ça a 2 métros de chez moi.



Rassuré.


Sinon rencontre avec Diane.

Et ouah, je vais m'amuser comme un ptit fou.
Lisez l'article de Jonas, il est beaucoup plus exhaustif et j'n'ai concrètement pas le courage de parler d'ça ce soir.

Je hais les animaux, c'est ça le plus marrant.

Mais c'est un stage comme un autre. Sauf qu'il est a New York.

Oh et puis pas envie d'écrire ce soir. Jonas résume la journée beaucoup mieux que moi aujourd'hui.


Et puis j'me suis couché à 4h, ça y joue.

(photo avec "Yelle": Hier soir c'était marrant, mais a chacune de ses paroles mon cerveau mourrait un ptit peu).

samedi 3 mai 2008

N'importe quelle chanson de cette pauvre naze de Yelle.



Dernière journée de liberté pure.


Demain matin j'irai rencontrer Diane, celle qui me fera passer du statut de touriste a celui de travailleur. Un dimanche.

Longue histoire que celle de mon stage. Au départ il y eut le Gotham Digest. Magnifique magazine sur les endroits a voir quand on est jeune, riche et New Yorkais.

Tu n'peux que te vanter de travailler là-dedans.

Mais voila, a croire que tout c'qui est beau se doit d'avoir un probleme, l'éditeur en chef se confond en excuse et me dit qu'ce n'est plus possible. 9 jours avant le départ pour New York.

Enervement, incompréhension et retour à la case départ.

Mais c'est ici qu'intervient Jane. Notre maman New Yorkaise.

Celle qui prendra jonas en stage et c'est elle qui, a travers moult mails, nous a aidé a trouver un logement.

Déconcertée par ce brusque changement d'avis du Gotham, elle me trouve un stage en 2 jours, chez une amie qui tient un magazine. Le New York Tails, où comment concilier New York et les animaux domestiques (rires).

J'relativise.
Même si c'est beaucoup moins glorieux, j'serai utile.
J'aurai certainement servi des cafés et fait des photocopies au gotham.
Là au moins je serai productif.

Mais le plus marrant reste a venir.

2 jours après avoir eu ce nouveau stage (et donc après avoir été rassuré au plus haut point), le Gotham Digest se sentit tout merdeux de m'avoir plongé dans une merde noire et revint donc sur sa décision.

J'avais l'choix entre une petite boite modeste et un gros magazine suintant l'argent.

Alors j'ai souris, haussé le sourcil gauche en pensant que le Gotham digest pouvait aller se faire ramoner le postérieur par un oursin et j'ai choisi le New York Tails.


Cette petite histoire était pour Madame Cavaglia. Elle m'manque et puis comme ça elle est au courant d'tout ( la belle Tourrache recevra les papiers de mon nouveau stage dans la semaine).



A part ça, belle journée.

On est passé a 2,5 millimètres de la mort.



Ne vous inquiétez pas, Jonas et moi allons bien. C'est plus subtil qu'il n'y paraît.

Promenade dans le sud de Manhattan (pour dire bonjour au Gotham d'ailleurs) et repas au burger King du Ground Zero.
Une fois le triple steak/bacon/cheese/graisse encaissé, on s'est dirigé vers le mémorial du 11 septembre.

Et c'est là qu'on l'a aperçut.

Derriere une vitre de 2,5 millimètres d'épaisseur se tenait un morceau de métal fondu, couvert de rouille avec un vague trou ovale en son centre.

Pour ètre plus précis on était en face d'un morceau du Boeing 767 d'american Airlines qui s'était engouffré dans la tour nord.

Le trou était simplement un hublot. Quelqu'un se tenait assis a coté et voyait Manhattan se rapprocher dangereusement à 800km/h le 11 septembre 2001 vers 8h46.

Et nous on était là. Devant ce morceau de métal qui a participé a la mort de 3000 personnes.

On pouvait prendre des photos mais on l'a pas fait. C'était la monstruosité humaine incarnée dans un morceau de métal.


Mais on s'est rendu compte.



On s'est rendu compte qu'on vivait dans un monde ou des hommes lancaient des avions sur d'autres hommes.


Alors on a décidé de rire, pour oublier tout ça.
On va voir Yelle ce soir.
Pour 15$.

vendredi 2 mai 2008

"You can't hurry love" by Diana Ross


Grasse matinée à New York.

Il fait pas beau, les avions passent au dessus nos têtes a travers le brouillard et nous on s'réveille a peine.

La vie est belle. On est libre. Aucune pression de temps.

On a du passer 2h dans notre café, a tenir la conversation avec des gens (ou plus précisement une personne) et a prévoir un aprés midi de fainéants.

Alors on est allé au MoMA.

Et je n'serai jamais un artiste.
Simplement parce que l'art m'apparaît véritablement comme une notion perdue et incompréhensible.

Un mec avait exposé une tache de café sur un papier machine A4.

J'ai l'air con avec mes dessins moi. Se dire qu'il gagne sa vie comme ça. Décourageant.
En plus c'etait friday night free donc gratuit et donc 120 français au mètre carré.

Enervant, fatiguant mais dans New York, donc pardonné.

Puis Time Square sous le crachin et le brouillard.

On connait maintenant, alors on porte notre attention sur les gens, et plus sur les buildings. Les gens nous regardent et inversement. Des sourires fusent, des gens se plaignent de la cigarette qu'on fume et des français nous regardent comme si on etait New Yorkais.

L'imper et les lunettes noires aidaient, j'vous l'accorde.

Oh et je suis content que ce blog soit lu par tant de gens. C'est vraiment encourageant. Ca donne envie de se connecter le soir au pied d'l'immeuble (seul endroit où le wifi est régulier) pour poster des articles.

Donc merci.

Même a 6000km, vous faites partie intégrante de l'aventure.

jeudi 1 mai 2008

"L.O.V.E" by Nat King Cole.


Les New Yorkais sont différents.

Ici les gens acceptent les idées nouvelles, sont ouverts et compréhensifs. Au pire ils vous passent a coté sans un regard. Au mieux ils vous disent que votre pantalon slim rouge vif est magnifique. Mais aucune once de moquerie dans leur regard ou leur parole.

Ils disent ça sincèrement.

Une femme est venue me voir pour acheter le meme jean a son mari et les caissieres interpellent Jonas pour son pantalon peint. On est loin des survets lacoste qui t'insultent.
Mais j'ai rien contre eux. Faudrait juste qu'ils voyent comment ça s'passe ici.


Ca m'saute aux yeux tout les jours, fallait qu'j'en parle.


Sinon on a (enfin) joué a Gta 4 et quand j'ai amené mon joli Hummer dans le Times Square virtuellement modélisé, je me suis retourné et j'ai vu le vrai Times Square. Troublant. Donc non, vous n'pouvez plus faire les beaux: Nous on a joué a Gta4 dans New York après etre allé dans le building où il fut crée. Les fans, les vrais.


Pour revenir au constat du début, la statue sur laquelle on pose est tout a fait représentative de New York. D'ailleurs elle placée au centre de la ville.


Finalement j'ai l'impression qu'on fait une colocation à 3: Jonas, New York et moi.

La colocataire parfaite.
Quoiqu'un peu insomniaque.
Mais belle.

Très belle.