jeudi 3 juillet 2008

"Elisa" by Serge Gainsbourg.





Mon stage s'est terminé. J'ai dit aurevoir a ceux qui m'ont offert une chance de faire ce qu'il me plaisait dans la plus belle ville du monde. Kim m'a dit qu'une fois que mes études se termineraient, elle m'offrirait un job dans sa boite.

Je suis rentré chez moi en savourant une derniere fois chacun de mes pas dans cette rue qui était devenue si familière au fil des jours. La serveuse du "bean" m'a montré un tatouage qu'elle s'etait fait sur le doigt.

"La petite mort" etait gravée sur son majeur. Je me suis retenu de lui expliquer ce que signifiait ce terme en français. Je lui ai sourit une derniere fois et puis je suis parti.

Les soirées se sont ensuite enchaînées.

Les Semi-Precious-Weapons ont donné une derniere représentation au R-bar. Nous connaissions déjà la moitié du public, tout le monde était là. Justin chantait pour nous, Aaron faisait hurler sa guitare une dernière fois pour que nous puissions revenir en France avec les oreilles détruites. Guns, la fille au cheveux rouge, nous présente sa meilleure amie Jocelyn.

Aussi barée que sa copine, elle monte sur scene et enlève le haut, simule un orgasme en se frottant au chanteur et hurle "I can't pay my rent but I'm fucking Gorgeous". S'ensuit une double party dans le bar, pour féter le double anniversaire du batteur et du manager.

Et si vous ètes français a ce moment là, vous savez que vous allez passer une bonne soirée. Les plus belles femmes de New York viennent danser langoureusement autour de vous, juste parce que votre accent est "absolument craquant" selon elles.

Le dj diffuse les meilleures musique du monde. Daft Punk et les Strokes se battent pour faire bouger la foule. Jocelyn me propose une danse.

3 minutes apres je me retrouve avec le dos lacéré, la jolie fille ayant pris un malin plaisir a me passer la main dans le dos pour le labourer de coups d'ongles a chaque son de guitare de "harder better faster stronger".

Vous n'imaginez meme pas ce que j'ai enduré pendant le solo de fin.

Mais c'était magnifique. Coupés du temps et du monde pendant une soirée.

On sort de là a 3h du matin, on se fait des amis qui nous proposent de futures soirées.



Puis Marie la danseuse nous appelle pour nous inviter a une Party d'anniversaire. Sur Long Island.

Pour vous donner une idée, Manhattan/long island est l'équivalent de Toulon/Marseille. En mieux.

Alors on prend le train a Penn Station, juste en dessous du Madison Square Garden. Une heure dans un wagon confortable, le Queens défilant sous nos yeux, pendant que Mrs Spektor me chante son "raindrops".

Marie nous attend avec sa soeur dans une grosse voiture pour nous amener a la villa. On arrive et un buffet philippin s'offre a nos estomacs. Une fois fini, on descend rejoindre les jeunes. C'est un anniversaire, c'est familial, mais ils s'enfilent quand meme des masses d'alcool sans aucune gêne. Dans leur pays natal, on peut boire a partir de 12 ans.

Et mon dieu qu'ils tiennent le coup. Les bieres, whiskey et vodka n'y font rien, ils restent frais et continuent a rigoler comme si de rien n'était. On me fait gouter de la Smirnoff a l'orange, et elle a déja du mal a passer. Au moins je ris plus facilement.

Marie part le lendemain au Texas et ne prete pas attention a la gueule de bois qui la guette pour son voyage. Je rigole interieurement en imaginant la scene. On reprend le train vers 2h37 du matin direction Woodside, non mécontent de retrouver la quiétude d'un bon lit douillet. Au moins on sera allongé et New York ne tournera plus autour de nous (sensation assez déroutante entre nous).

Quelque jours plus tard, Joe Hurley nous contacte pour pouvoir le filmer au Joe's Pub. Pourquoi pas. Amy Winehouse et Alicia Keys aiment aller chanter là bas, alors allons-y.

Devant l'entrée on nous demande a quelle heure nous avions prévu jouer. On est flatté mais on leur dit qu'on est juste là pour filmer un chanteur. Pas de problème, on est sur la guest-list et on ne paye pas les 25$ d'entrée. On s'installe dans un coin sombre de la salle, des gens riches commandent des vins a 15$ le verre et dégustent du foie gras devant plusieurs artistes qui chantent pour le 400eme anniversaire du Canada. Vient le tour de Joe Hurley, on le filme, je pars vendre ses Cd a la sortie, il nous donne 40$ chacun pour l'avoir aidé.

On est payé pour savourer New York.

Puis il vient nous chercher et nous demande de le suivre dans les loges. Il ouvre la porte et une immense salle blanche se tient face a nous. Des lustres pendent au plafond et au milieu se tient un piano a queue. Joe voit mon regard de gosse et me dit "bah vas-y, fait toi plaisir si tu sais en jouer."

Il s'allume négligemment une cigarette, m'en propose une et me dit "je sais que tu aimes mr Gainsbourg".

Je m'assoie sur le tabouret, m'allume la cigarette et Joe me dit "a la façon du fumeur de Havane."
J'appuie timidement sur les touches, les volutes de fumée s'envolent au son de Lennon et je réalise quelque chose. Alicia Keys a joué sur cet instrument. Et moi avec mon niveau minable, je joue du piano a queue, dans les loges d'un des plus grands bar de New York, à 19 ans.


J'ai vraiment peur de ne plus avoir de rèves une fois rentré.

En 3 mois j'en ai réalisé plus qu'en toute une vie.

Je ne peux vivre ailleurs qu'a New York.




Désolé.



vendredi 20 juin 2008

"Life in Technicolor" by Coldplay.


Que s'est-il passé en une semaine?

La cadence des articles se ralentit, je sais.

J'ai pris un jour de congé aujourd'hui. Et en me retrouvant attablé a mon café, j'n'ai pas trouvé l'inspiration necessaire pour écrire un article digne d'intéret. Alors je suis allé a Bryant Park.

Et j'écrit ce texte avec un caramel iced coffee, un cheeseburger et une maverick allumée.

J'peux dès lors commencer le récapitulatif des évènements de la semaine:

Alona a retardé la Show-room. On continue le marathon des préparatifs, Illustrator dévore la mémoire vive de mon ordinateur tout au long de la journée et Kim tombe malade. Jungwon est jolie, je bois environ 5 large coffee par jour et je m'endors vers 1h du matin chaque soirs.

En rentrant on regarde toujours un épisode de Lost. On a même crée un groupe pour notre héros sur Facebook.

On est allé voir notre ami Joe Hurley chanter dans un pub irlandais. Au troisième étage d'un building qui donnait sur Times Square, on a écouté une musique puissante et on a rencontré des gens. Betty, une fille dans le pur style Rockabilly aux jambes couvertes de tatouages et dont le mollet était sublimé par une gravure du chat des Stray Cats.
JF, guitariste de Joe, qui commence a nous parler dans un français parfait. Devant notre étonnement, il nous dit qu'il est né a Paris, d'une mère Bretonne et d'un père asiatique, et qu'il a élu domicile dans la plus belle ville du monde depuis bientôt 40 années.
Il nous tend son adresse mail et son numéro griffonés sur une serviette en papier et essaye difficilement de continuer la conversation, malgrés les nombreux cocktails présents dans son sang.

Son français est parfait mais il bute et laisse une expression s'échapper en anglais.

Il a vécu si longtemps ici que sa langue natale est devenue secondaire.

Puis en rentrant j'écoute la reprise de Gainsbourg par Joe Hurley dans mon ipod. "I've come to tell you I'm going". Sa voix grave et profonde sublime les paroles et les messages. Puis Chris Martin me chante son nouvel album. "Viva la vida".

Les chansons anglaises ne sont desormais plus un amoncèlement de mots incompréhensibles. Les 2 mois passés ont suffit a rendre ces chansons limpides et sensées. Chacune des pistes du dernier Coldplay touchent au sublime, les envolées musicales et les histoires narrées par le chanteur se mélangent parfaitement aux sentiments que l'ont peu avoir en déambulant dans les rues New Yorkaises.

Puis vint le Concert de Groundation. Je sors de mon bureau et rejoint Jonas au Crash Mansion, meilleur club de rock New Yorkais. Première partie intéressante mais incomparable avec la suite de la soirée. Une vague de Reggae a noyé la foule, des odeurs suspectes nous prenait à la gorge et les corps n'arrivaient pas a se retenir de danser. 3h non-stop "d'échange d'amour" d'après le chanteur qui a tout d'même réussi a jouer une chanson en ayant cassé 2 cordes.

Je repars avec son médiator en poche. On boit un coca glacé avec une pizza sur Spring street a 2h30 du matin. On s'allonge a Woodside vers 4h00. Je dors jusqu'a 15h le lendemain. C'est a dire aujourd'hui.



Oh, et puis j'allais oublier la vraie nouvelle.






C'est officiel. On ne rentrera pas le 1er juillet.



On retarde notre retour d'une quinzaine de jours.

samedi 14 juin 2008

"Closer" by NIN


J'ai redécouvert quelque chose hier: le Cinéma.

Après avoir rejoint Jonas et Marie, jeune danseuse rencontrée lors d'une séance photo pour le boulot, on se dirige vers un cinéma sur Times Square pour y regarder le dernier Shyamalan, "the happening".

La séance est a 10h, on dévore des spaghetti a la bolognaise, on fait écouter notre maquette de chanson a Marie qui la trouve tres bonne, je me prend un café et un cookie aux pepites de chocolats dans un starbucks voisin.

On entre dans le cinéma. 25 salles éparpillées dans un building au beau milieu d'une ruche de restaurants et de théatres. L'auditorium dans lequel on rentre est unique. Des sièges d'un confort incroyable nous accueillent et la salle se remplit peu à peu. Il est 22h00 et toutes les places sont prises.

Les gens rient, s'amusent, et applaudissent les bandes annonces. En toute une vie j'n'avais jamais vu ça. 2 minutes de videos ont suffit a mettre une foule en effervescence. Que ce fusse pour le prochain "X-files 2" ou "Wanted".

Puis le film commence. Interdit aux moins de 17 ans aux états unis. Les critiques françaises l'ont descendu en flèche, nous on l'adore. On vit l'aventure avec Mark Walhberg, on hurle de surprise et on rit des morts toutes plus atroces les unes que les autres. Le film est délicieux, autant que ce public unique qui vit le film comme jamais.

Si vous aimez le cinéma, c'est a Times Square que vous devez aller voir les films. Pas seulement pour l'oeuvre filmée, mais aussi et surtout pour se plonger dans une ambiance unique. Les places sont chères, mais les gens viennent pour s'amuser, décompresser et montrer qu'ils sont là pour savourer chaque minutes. Et je vous jure qu'avec un café, un cookie et une ambiance magique, n'importe quel film deviendra votre film préféré.

Comme a chaque fois maintenant, j'ai téléchargé en 20 minutes the happening pour en saisir toute les subtilités. Et mon Dieu que la VF est minable. Allez le voir en VO sous-titrée, ou allez le voir a Times Square. Ce film vaut le coup, Shyamalan s'est amusé et c'est communicatif.


J'ai toujours aimé le cinéma. Autant que le dessin.


Et c'est hier soir que j'ai compris pourquoi. Le public ne faisait qu'un, devant une histoire d'horreur qu'un amoureux du cinéma nous racontait. L'un des meilleurs moments passé a New York pour l'instant, au milieu des semi-precious-weapons et des party-on-the-roof.

Alors je veux vivre ici.

Pour aller au cinéma tout les vendredi.

(Et puis aussi parce qu'il n'y a qu'a Times Square qu'une salle entiere peut rire d'un homme qui se fait déchiquetter par des lions.)

mercredi 11 juin 2008

"blinded by the light" by Supertramp.



Je sais, ça fait longtemps.


Et il s'en est passé des choses en 4 jours.

Les 2 party on the roof furent savoureuses. Nos 2 trentenaires d'un soir n'étaient pas là, et ça n'était pas pour me déplaire.

Chris fête son départ pour Rotterdam. Kim nous emmène chez lui en nous payant le taxi, on fonce à travers Brooklyn. Il fait chaud, le soleil commence a s'endormir et nous arrivons dans un jardin paradisiaque. Des dizaines de sièges et de canapés de toutes origines attendent d'ètre écrasés par les fessiers de jeunes New Yorkais.

Pour la peine ils seront d'abord écrasés par des français. Les gens arrivent, se saluent, dégustent des bières, rient et crient. On se fait remarquer par nos biberons. Etant les plus jeunes, l'idée de boire de l'alcool par une tétine m'aparraissait décalée.

Et ça l'était. 17 ans que je n'avais rien gouté d'tel. Du Cabernet sauvignon dans un biberon jaune.

Ah mais quelle jeunesse.

J'épargne des détails, évidemment.
Cetains moments n'appartiennent qu'a nous, et il préférable qu'il en soit ainsi. Pour vous et pour moi.

Sinon il a fait chaud. Pendant 4 jours. Une masse assomante de chaleur, un bloc de marbre qui s'écroule sur votre nuque quand vous sortez d'un lieu climatisé. 36 degrès a l'ombre comme au soleil, le vent est bouillant et vous vous mettez a aimer les moments où vous pénétrez dans une bouche de métro fraiche.

Ce fut de loin un des éléments les plus durs a accepter. Cette chaleur moite et lourde vous empèche de dormir, de réfléchir, vous vous enervez contre tout, contre rien.

Mais des moments agréables vinrent rattraper cette situation. Comme ce repas en tête à tête avec JangWon, nouvelle stagiaire.

On mange une pizza avec un café glacé et on parle de nos vies, nos études et notre futur. C'était une climatisation a elle toute seule.

Les rencontres se suivent mais ne se ressemblent pas, chaque new yorkais apporte son histoire, son experience et me donne une vision de plus en plus différente de ce qui m'entoure.

J'aime me dire qu'en étant arrivé a New York, je commençe une nouvelle vie. De nouveaux amis, de nouveaux amours, de nouvelles emmerdes. Se créer une vie sociale et professionnelle par mes propres moyens.

On est adulte quand on se rend compte que personne ne peut nous aider a prendre des décisions. Quand on se rend compte que nous sommes entièrement responsable de nos choix.


Et ça ne me déplait pas. Je franchi des étapes marquantes au coeur de la belle New York.



Alors oui, je me sens adulte, un peu plus chaque jours.



(Mais je me languis aussi de prendre ma mère dans mes bras).


samedi 7 juin 2008

"too young" by Phoenix.


Nous passons de sublimes soirées.

Je n'ai pas travaillé hier. La seule chose dont j'avais besoin était une grasse matinée. Alors j'ai dormi jusqu'a 14h.

Puis vint le soir. Concert des Semi-Precious-Weapons au Rebel bar sur la 30th street. Première partie interessante, concert incroyable ensuite. Nous connaissions déjà les chansons. Le chanteur impose une présence incroyable, le guitariste et le bassiste manient leurs instruments comme personne.

Je saute, crie, hurle pendant que ma voisine embrasse le chanteur qui vit sa chanson. La foule est compacte et reprend chacune de ses paroles d'une seule voix. Il annonce qu'une party se déroulera apres le concert sur la 14eme. J'interpelle la jolie jeune fille aux cheveux rouge, celle qui venait de rouler une pelle monstrueuse au chanteur, et lui demande comment y aller.

Aucun problème, elle nous propose d'y aller ensemble.

Avant de partir, on rencontre personnellement Justin, Aaron, Cole et Dan, membres du plus grand groupe de rock actuel. En plus d'ètre des personnes au charisme affolant et au succès retentissant (tournées mondiales a leur actif tout de même), ils restent modestes et ouverts. Le chanteur mi-homme mi-femme me présente sa mère. Iréel. J'achète un collier. On part vers la party. On marche 14 rues.

On arrive dans le quartier le plus riche de Manhattan. Le club est juste a coté d'un apple store et les lamborghini se suivent. Des jaunes, rouges, vertes pomme. On essaye de rentrer mais le videur est intélligent.

Il réussit a trouver la faille dans la fausse copie du passeport.

Mais là où nous pourrions nous faire refouler violamment en France, il nous explique en rigolant pourquoi nous n'avons pas 21 ans. Il nous donne la raison et le moyen d'avoir un faux parfait.

Pour la première fois de ma vie, j'ai adoré me faire refouler.

Malheureusement la jolie fille aux cheveux rouges entre avec la carte d'identité d'une amie vaguement ressemblante.

Cette fille s'appellait "Guns", avait 18 ans et déjà 2 tatouages.

On se pose juste a coté du club, histoire de réfléchir a ce que nous pourrions faire.

Puis Guns ressort. Vient nous voir. Nous dit qu'elle s'amuse plus ici qu'a l'intérieur. On rencontre Pamela, Blonde pulpeuse et Film-maker de profession. Elle me dit que mon accent est "so cute" et la conversation s'oriente peu à peu vers des sujets qu'on interdit la plupart du temps aux enfants mineurs. 2 punks sortent du club et viennent vers nous. Ils répètent ce que Guns nous disait. Mike et Dave. 2 personnages tirés tout droit de la grande époque du CBGB. Ils avaient tout compris, ils étaient parfaits. L'un portait des santiags en peau de serpent beige tandis que l'autre offrait des clopes et souriait tout le temps. Les gens les plus sympathiques que j'eusse jamais vu.

Guns a faim. Mike, Dave, Jonas aussi. A vrai dire moi aussi finalement.

Alors direction une pizzeria dans Manhattan a 2h du matin. On marche dans des rues illuminées aux néons. Tout l'monde nous regarde. On parle, on échange numéros et adresses mails. Des soirées s'organisent.

On se fait des amis New Yorkais.

Mike essaye de ramper sous une boite aux lettres, juste pour le sport a 2h du matin. On dévore notre pizza. On rigole. Chacun prend son métro 1h plus tard pour rentrer.

En descendant les marches m'amenant a la rame de métro, je regarde a travers la vitre d'un restaurant et voit une femme. Son copain est en train de lui parler et elle me regarde sans l'écouter. La soirée fut tellement bonne que je lui sourit comme si c'etait un soleil. Elle me rend le même sourire. Aucun respect pour son pauvre chéri qui était visiblement trés concerné par son sujet.

Derniere image de Manhattan. Une femme magnifique qui me sourit.



Aujourd'hui il fait 33°c et nous avons une party on the roof prévue ce soir.



mardi 3 juin 2008

""Green Eyes" by Coldplay.


Le rythme est éreintant.

Des journées de 10h dans lesquelle j'arrive a glisser discrètement une pause de 20 minutes pour aller manger.

Et pourtant je tient le coup. Je me suis adapté a la vitesse incroyable de cette fourmilière. J'en suis toujours étonné.

En plus de me remplir les yeux, je ressens l'agréable sensation d'avoir confiance en moi.

Lorsque je mange, seul et attablé a la terasse de mon "sugar coffee restaurant", mon regard se perd toujours sur une ligne d'horizon et une petite voix dans ma tête vient m'énumérer toute les tristesses que j'ai ressenti a un moment donné.

Mais au bout de quelques secondes, une voix plus grave intervient et me dit "Rappelle toi mon grand, t'es en train de prendre une pause déjeuner au beau milieu de la ville de tes rêves".

Et je finis toujours mon assiette en souriant.

Si j'ai réussi a faire quelque chose d'aussi énorme a 19 ans, je n'ai pas peur de ce qui m'attend plus tard. Mon adolescence se sera terminée à New York City.

Mon père m'a dit qu'il était fier de moi. Et, pour une fois, je suis fier de moi. Fier d'ètre arrivé a mes fins, heureux de le vivre et de le partager avec vous.

Je redoute juste le retour. Quitter ces gens qui ont appris a nous connaître, pour lesquels nous étions nouveaux. Aucune idée de ce que nous étions avant, ils nous ont acceptés sans se poser de questions.


Et c'est pour ça que nous retarderons certainement notre rentrée.


Pour prolonger ce sentiment grisant de nouveauté.

dimanche 1 juin 2008

"Paper Planes" by M.I.A.



Je vais tenter de résumer la soirée d'hier sans trop déprimer les gens restés en France.

Il pleut. On est chez Alan. On n'sait pas quoi faire. On est samedi soir et l'envie de sortir se fait sentir.

Alors direction williamsburg, sans trop savoir où on va. Peut être le Lucky Cat ou le Trash Bar. On verra bien. Le métro arrive et on marche, je déguste un Angus Cheese Bacon et, sans trop savoir comment, on se retrouve devant une foule compacte de jeunes filles et garçons tous plus beaux les uns que les autres. Ils attendent pour rentrer dans un Skate shop immense où le bruit est assourdissant.

Mais juste avant d'essayer de rentrer, on marche jusqu'a la plage pour observer Manhattan illuminée. Une mosaïque de lumière se tient devant nous. On se rend compte que dans le monde entier il n'y a pas plus beau panorama.

Imaginez seulement qu'avant d'aller au havana, vous vous arretez pour observer St mandrier by night. Là c'etait Manhattan a partir de Williamsburg. On retourne sur nos pas et on présente nos fausses pièces d'identité au videur.

On rentre comme René dans Céline.

Puis le bruit. La musique. Les filles sorties tout droit d'un exemplaire de Vogue. Je vais au bar, demande le prix d'une bière a un garçon et entend dire qu'elle est gratuite. La serveuse me sert un gobelet (américain) en plastique. C'était sublime. Les gens fumait leur cigarette a l'interieur, tout le monde dansait. Antoine Kourde aurait savouré la soirée avec nous. Message subliminal qu'il comprendra je l'espère.

Puis on s'en va. On marche sur Bedford Avenue. Il est 1h du matin et des gens prennent un café ou une part de pizza. La rue est illuminée de rouge, des embouteillages se créent et des New York City Cops surveillent chaque angle de rue.

Le temps est lourd, il fait chaud et j'aime ce quartier. Y passer ne serait-ce que quelque minute pourrait vous donner envie d'y vivre pour toujours.

Williamsburg est la quintessence de tout ce que New York peut faire de jeune. Les bars, les restaurants, les magasins se battent pour être les plus originaux de la rue. Jonas mange une part de pizza pendant que je boie un café et on discute. On s'amuse a penser au Mourillon. On réfléchit sur une éventuelle probabilité de prolongation du séjour.

Personne ne nous attend en France durant le mois de juillet, alors on y réfléchira.

On rentre a Woodside vers 2h du matin, dans un métro bondé de gens. On s'installe, on regarde "Cube" et on s'endort a 4h30 du matin. Le café aidant je ferme les yeux a 5h30, juste pour observer a travers la fenêtre le soleil qui se lève pour réveiller New York.

Et comme tout les matins, il se fait avoir. La belle New York ne dort jamais.
Le cycle des 24h ne veut rien dire ici.


Elle a encore une longueur d'avance.




Aujourd'hui on s'est reposé a Central Park. Quelques minutes de métro pour s'allonger dans l'herbe. Nous nous reposons d'une soirée éreintante en plein coeur de Manhattan.

A coté de nous une femme fait du topless et un couple rigole d'un écureuil.

Je ferme les yeux, Lou Reed commence a me chanter "perfect day" et je savoure ma cigarette en pensant à toute ces bonnes choses qui s'accumulent.

Quand j'entrouve les paupières j'aperçois la cime des arbres qui découpe le ciel bleu vif.

J'ai appris ce matin que je passais en 2eme année. L'appréciation générale était claire: Clément doit se conformer aux contraintes scolaires de la Tourrache.

J'ai souris.

Encore.

Je suis en stage a New York et je n'suis pas conforme.



jeudi 29 mai 2008

"Inutile" by Philippe Katerine


Journée banale aujourd'hui.

Je me suis levé vers 8h00, j'ai vu un soleil éclatant traverser ma fenètre, j'ai sauté dans le métro et suis arrivé sur la 2eme avenue. Je me suis pris un café au "the bean" et j'ai lancé un sourire à la serveuse qui m'avait reconnu.

J'me suis installé à mon bureau, j'ai dessiné, je suis allé sur Broadway pour choisir un textile sur lequel sera imprimé mon idée vectorisée. J'ai renseigné une femme qui cherchait la station de métro la plus proche.

J'ai mangé une part de pizza avec un coca sur Bleecker Street. Kim m'a proposé un cinéma pour le lendemain. J'ai aidé Smith a monter des images sur photoshop. Je travaillait sur 3 ordinateurs Apple en même temps. Je me suis pris une pause café/clope au Bean.

Une fois installé, un groupe de touristes français est entré. 3 hommes et 2 femmes d'une trentaine d'année, des fausses ray-ban fashion sur le nez. Ils se prenaient pour ce qu'ils n'étaient pas. Ils ont jeté leur vestes, ont parlé a la belle serveuse comme on parle à un chien et ont demandé dans un vocabulaire indigne où pouvait bien se trouver les "chiottes".

Le plus infame des 5 m'a regardé en me disant
"et toi tu dois pas savoir où elles sont les chiottes hein? toi pas comprendre".

Je lui ai souris. Je l'ai laissé s'enliser lamentablement.

Une fois qu'il en avait rajouté une couche, je lui ai lancé le regard le plus noir que je pouvais décemment sortir et lui ai dit dans une voix incroyablement grave:


"c'est au fond à droite.
Et on dit "toilettes" en français."


Le meilleur moment de la journée.


Son sourire de petit frenchie prétentieux s'est effondré. Ses deux copines ont commencé a rire de lui.

J'lui avais pourri au moins 1heure de son séjour New Yorkais. Et j'en était fier.


J'suis rentré a Woodside.

J'ai mangé du poulet frit et je suis assis en tailleur sur un banc de mon immeuble à écrire cet article, il fait 24 degrés et un discret souffle de vent vient me caresser la nuque.


C'était une journée banale aujourd'hui.

Mais la banalité New Yorkaise n'a rien a voir avec la notre, c'est tout.

mercredi 28 mai 2008

"My Way" by Sinatra


je n'résumerai pas cette soirée.

Je sais que vous ètes déçus mais ce serait indécent de la raconter.

Sachez simplement que le french-kiss est trés apprécié par les femmes approchant la trentaine.

Je me suis réveillé le lendemain matin en ayant l'impression d'ètre Johnny dans le film "Johnny got his gun". Mon cerveau était un No man's land, les tranchées de 14-18 mais en pire. Mon esprit est resté dans le lit pendant que mes jambes m'amenaient au boulot. Le plus marrant était de voir ma boss dans le même état.

Je vieillis chaque jour un peu plus vite que la normale dans cette ville. Mais cette nuit fut un accélerateur. J'repense au pauvre petit clément d'avant New York. J'ai l'impression d'etre a des années de lui alors qu'un seul mois nous sépare.

C'est troublant de se rendre compte qu'on change si vite, d'un seul coup sans prevenir. Mais je profite. Je ne me lasse de rien ici. Tout semble nouveau, tout le temps. Une vie a 200km/h.

Tout ça pour confirmer ce que me disais mon père ce matin.

Dans de nombreuses années, quand je serai devant mes gosses ou le rideau de fin, je me remémorerai New York et pourrai dire a voix haute:



"A 19 ans j'était fou
et ma jeunesse avait de l'allure".



(la photo n'est pas tirée de la soirée.
Et je risque pas d'en mettre.)

dimanche 25 mai 2008

"Viva la Vida" by Coldplay.


Un article pour résumer le week-end.

C'est simple on l'a passé a Central Park.

On l'a dévalé a pied du nord au sud, l'équivalent de 51 rues. Aucune fatigue, que du plaisir. La nature a repris ses droits dans un rectangle parfait au coeur de la plus belle île du monde.

2 lacs y règnent, des écureuils et des tortues se promènent, on marche en observant les joggers et les couples d'amoureux qui s'embrassent a l'ombre des arbres.

Faudrait s'trouver une copine a temps partiel, juste histoire d'avoir quelqu'un avec qui flaner le samedi et le dimanche dans Central.

Plus loin des gens font un pic-nic au vin blanc a coté d'un groupe de Yoga, des groupes de jazz font vibrer la végétation et des enfants essayent de tenir une conversation avec des écureuils.

C'est idyllique. On touche au paradis. Tout l'monde souris et tout l'monde semble heureux.

On s'promène, on s'paye une barque et on commence une traversée sur le lac tortueux du parc.

Les gens y vont en couple, pour se déclarer leur flamme au beau milieu de New York.
Nous on y est allé pour faire la course.

Cette fois-ci on avait tout les deux 8 ans. On était Indiana Jones, a pagayer le plus vite possible pour observer une tortue sauvage qui prenait le soleil sur un rocher. On a pris le soleil avec elle. On s'est ancré au milieu du lac, J'AI fumé une cigarette et on a savouré le moment.

On essaye souvent de trouver un défaut à New York. Mais de jours en jours on est surpris par la beauté de telle ou telle chose.

Travailler sur Manhattan et prendre un bol d'air quelques rues plus loin n'est pas donné a tout le monde.

Chaque heure est belle, chaque journée apporte son lot d'anecdotes.

Et apres une longue conversation autour d'un Coca Glacé au madison square park entre Jonas et moi, une décision a été prise: Une fois rentré on ne racontera pas New York.

On en parlera avec parcimonie, juste histoire d'y repenser sans sombrer dans la déprime ou la nostalgie.

Et malgré un immense coup de soleil sur les avant bras je m'sens bien.

La party on the roof est prévue pour demain en fin d'après midi, un lundi soir ferié sur Brooklyn.


Sourions, Profitons, Amusons nous.



vendredi 23 mai 2008

"Final" by Mrs K


Hier j'avais 8 ans.

22 mai 2008, jour de sortie d'Indiana Jones 4. Pour l'occasion on prend nos places au Loews, gigantesque cinéma sur Broadway. Le film peut ètre nul je m'en fous. J'ai grandis avec Indiana, j'ai toujours adoré la musique et son chapeau Fedora qu'il ne perdait jamais. J'ai fait fondre 2 magnetoscopes a force de faire tourner la Vhs des 3 épisodes toutes les nuits pendant 3 étés.

On prend nos places, on mange une part de pizza, on prend du pop-corn salé au beurre fondu et on s'installe. La salle est grande, les gens s'assoient. Il est 23h30, et je suis a la dernière séance du jour de sa sortie.

Puis s'ensuivent 2h03 d'Indiana Jones.

J'était enfoncé dans un fauteuil, devant mon idole que je voyais pour la première fois de ma vie sur grand écran. J'avais 8 ans pendant 123 minutes. Je sursautais a n'importe quel coup de fouet et souriait a chaque fois qu'Harrison Ford sortait une vanne d'un air blasé. 60 et quelques années tout d'même.

Mais forcément ce n'était pas les anciens épisodes. La fin du 4 part vraiment n'importe où, surtout l'épilogue (à vrai dire même le début. Pensez au Frigo). A voir au cinéma pour la beauté des images et pour le mythe indiana jones, mais sinon préférez la dernière croisade.

Jonas n'y a rien compris. Mais c'était marrant alors sur le chemin du retour j'lui ai résumé l'intégralité des aventures du professeur Jones. Une fois rentré au studio j'l'ai téléchargé en 23 minutes, histoire de le regarder en Français et en saisir toute les subtilités.



Après 19 ans d'attentes mondiales, le film ne pouvait pas plaire. C'était impossible. Mais j'avais une relation plus spéciale avec cet épisode.

Avant de m'envoler vers New York, c'était le film que j'esperai voir sur Broadway. Si j'y arrivais, c'est que j'avais réussi a réaliser mon rêve New Yorkais.

Et c'est peut ètre pour ça que je souriais constament dans la salle. J'avais réalisé mon rève, et Indiana jones 4 n'était là que pour me le rappeller.



Aujourd'hui je ne travaille pas. Kim m'a laissé me reposer. Lundi prochain sera férié. J'ai fait la grasse matinée, suis descendu a mon café et savoure un iced coffee en regardant les gens a travers la baie vitrée, dans la rue inondée de soleil.

Les couleurs sont saturées, magnifiques, les gens sourient, les gosses mangent des glaces à l'eau, les taxis jaunes claxonnent sans raison pendant que le métro n°7 fait un vacarme assourdissant en passant sur la passerelle.

J'm'amuse a penser aux differents évènements qui m'ont conduit a pouvoir m'installer a cette table, et avoir la chance d'observer un spectacle pareil.

Juste une rue New Yorkaise sous le soleil.

Vous savez, ces moments où vous vous rendez compte que vous n'avez aucun soucis. Vous avez beau tergiverser, vous êtes heureux. La vie est belle ici, vous n'pensez pas au retour, vous vivez la seconde.


C'est juste en buvant un café glacé que je viens de m'en rendre compte.


C'est ici que je suis heureux.


A New York.

mercredi 21 mai 2008

"Last night" by the Strokes


Je suis amoureux de cette ville.

A notre age, on a tendance a tomber amoureux de n'importe quelle jolie fille, a n'importe quel détour de rue. On ose dire qu'on souffre, alors qu'on est simplement en train d'expérimenter de nouvelles choses. A quoi on ressemblerai dans 30 ans si c'était aussi grave que ça?

Mais c'est un amour différent pour le coup. Un amour platonique. J'aime cette ville mais elle n'en a rien a foutre de moi. Je ne suis qu'une infime poussière parmis les milliards de personnes qui voudraient la marquer. Je ne laisserai aucune trace de ces deux mois ici. Je serai arrivé et repartit sans que New York s'en rende compte.

N'y pensons pas.

Je suis allé a une soirée, prévenu au dernier moment par Jonas. Petit évenement au "Solas", Joe Hurley venait féter sa victoire. Il avait empéché la destruction d'une église irlandaise grâce a un concert de rock. Le New York Times etait là. Le New York Post aussi. Et nous on est arrivé en serrant la main a Joe, comme si tout cela était d'une banalité frappante.

On a bu un verre, il nous a raconté l'aventure en long, en large et en travers. J'était triste de me dire que notre voyage arrivait déjà a sa moitié.

Quand on est repartit, Joe nous a serré la main, nous a regardé et nous a dit dans un anglais à moitié maché "Don't break too much ladies' hearts tonight".

Tu parles. J'aimerai bien. New York est ma plus belle experience a ce jour et j'me dit qu'une fois rentré rien n'aura changé.

Alors même si je me rends compte que du haut de mes 19 ans je ne toucherai pas le Coeur de New York, je me promet d'y revenir et d'ètre en haut de l'affiche. Que ça soit dans n'importe quel domaine.


Sinatra disait dans sa déclaration d'amour a NY:
"If I can make it there, I could make it anywhere".


Je m'en irai par la petite porte.


Mais attention belle Manhattan,
dans quelques années,

c'est moi qui te marquerai.

lundi 19 mai 2008

"Rockaway Beach" by the Ramones


Lundi soir, début de semaine, les gens rentrent chez eux.
Ils vont manger, regarder la télé, dire bonne nuit à leur conjoint et dormir jusqu'au petit matin.

Vous l'avez deviné, ça c'est c'qui s'passe un lundi soir en France.

Mais un lundi soir à Manhattan.

Je finit mon boulot à 18h10, court vers le métro et pars rejoindre Jonas au Fillmore Plaza.

Qu'est-ce donc?

Simplement une salle de concert qui a accueilli Elton John ou Prince et qui ce soir célèbre l'anniversaire de Joey Ramones. 20 groupes s'enchaînent et font cracher les guitares un soir de semaine. La foule est remplie de Perfectos et de jeans Slims, les lustres de cristal oscillent dangereusement au son de la batterie et le plexus solaire vibre douloureusement sous les coups incessant des médiators sur les basses.

Début de soirée et déjà un souvenir inoubliable: Les Semi-precious Weapons. Guitariste au style unique, bassiste sous acides, batteur efféminé et chanteur mi-homme mi-femme, bien plus que David Bowie en 70.

La foule tangue et s'embrase pendant qu'il hurle
que "le rock-and-roll n'a jamais été aussi beau".

Jonas repère Joe Hurley, rockstar pour qui il travaille, qui nous fait monter dans les tribunes V.I.P. Là-haut le concert est en direct mais aussi retransmis sur des écrans plats. Les chanteurs y viennent une fois qu'ils ont fini leur débauche de Rock. On sert des mains de gens célèbres qu'on ne connait pas. Des filles tentent de nous parler en français. Les groupes s'enchaînent et c'est là que le plus beau moment de la soirée arrive.

Il est 23h45 et sur scène apparaît un homme d'une quarantaine d'année, cheveux mi-longs et lunettes rondes. Il prend le micro, chuchote un "Happy birthday my brother", laisse son guitariste pincer quelques cordes et commence a chanter dans un vacarme fou la plus belle chanson du monde.


On était en train d'écouter le frère de Joey Ramones chanter "What a wonderful world".


C'est dans ces moments là que vous lachez tout. Vous vous dites que vous êtes a New York, devant quelque chose que vous ne reverrait peut ètre jamais. Alors vous dansez. Vous criez. Vous savourez le moment.

On sort du Fillmore partiellement sourd. On sourit. Demain Jonas ne travaillera pas mais je devrai me lever a 7h30 pour aller bosser. Je serai crevé, sur les genous avec deux immenses parachutes en guise de paupières.


Mais vous pouvez me faire confiance.

Ca en valait vraiment le coup.


samedi 17 mai 2008

"Reste-là" by Mrs K

Rude journée que celle d'hier.

Levé 9h00 pour aller au MoMA. Cravatte et trench-coat, Small-coffee with Cinnamon au starbucks de la 53eme et première cigarette de la journée devant le musée.

La file d'attente est longue d'un bloc. Des français et des chinois attendent sous la pluie. Alona arrive avec le reste de l'équipe et nous fait rentrer gratuitement. Quelques français se plaignent.

On me montre les toiles qui font partie du "projet". On me demande a moi, pauvre intern français, quelle serait la disposition idéale et si le choix des couleurs est judicieux. Alona me parle dans un français craquant, pleins de fautes et d'accentuations américaines, Kim me parle de design et d'outils informatiques. Elle me dit aussi que la fête sur le toit est repoussée a samedi prochain, que ce sera une soirée "french-wine" et que toute ses copines attendent impatiemment de voir les 2 jeunes français.

On continue a se promener dans le MoMA, on étudie l'exhibition "take your time", on rentre là où personne ne rentre.

Vers 14h on sort du musée. Il pleut toujours. J'prévois de rentrer a Woodside, de me manger un cheeseburger et de rester sur mon macbook. Mais Non. Alona en décide autrement.

Elle nous paye le taxi et nous emmène manger au Rockefeller Plaza. Le plus étonnant c'est que le MoMA et le Rockefeller sont a une rue l'un de l'autre. Un taxi est inutile. Mais bon, je savoure la seconde, meme si elle est dingue.

Restaurant Gastronomique. 25$ la feuille de salade verte. 16$ le verre de Cabernet. Kim me dit que ce serait plus simple de prendre une entrée, un plat, un dessert et un verre de vin. Moi qui voulait prendre une salade toute simple pour ne pas couter trop cher.

Alors j'ai pris une salade fraiche, une piece de viande rouge (qu'ils appellaient Burger) et une crême brulée. Arrosés d'un Cabernet Sauvignon Schiraz.


J'suis rentré a Woodside. Pour clore cette bonne journée, on est allé au cinéma. LE cinéma américain par excellence, pop-corn au beurre fondu et salle merveilleuse, bandes annonces démentes et bien sur le film en question: Poultrygeist, ou l'attaque des poulets morts-vivants.

Ce n'est pas une blague.

Grands fous rires devant des gens décapités, violés et hachés par des poulets.


Depuis je n'ai aucun doute,
je suis définitivement amoureux de cette ville.

jeudi 15 mai 2008

"Yesterme, Yesteryou, Yesterday" by Stevie Wonder

Je n'ai fais que sourire aujourd'hui.

J'ai remarqué ça vers 18h30 ce soir. Smith et Alona me donnent rendez-vous le lendemain matin au MoMA vers 10h15. Ils en sont membres et travaillent sur un projet qui y sera exposé.

Comme hier, picotements dans le ventre. Mais les plus beaux jamais connus.

Demain je serai un "artist/graphic designer" de 19 ans participant à une oeuvre qui plus tard sera exposée dans l'un des plus grands musées du monde.

Fin de journée, je m'en vais vers le métro et finis ma Cesar salade achetée a 17h (poulet mariné, salade, tomate, parmesan, pain de campagne) en marchant. Je souris comme un abruti, j'ai envie d'embrasser tout le monde. 24h plus tôt c'était l'exact opposé. Sur le chemin un grand noirs hurle sur un vieux blanc. Ils se courent apres. Le noir frappe le premier, un policier arrive, les gens s'arretent de marcher pour regarder.

Et moi je dévore ma salade en rigolant.

Plus loin je croise une fille assise sur un trottoir qui pleure toute les larmes de son corps. Elle est vraiment belle. Merde, à 24h près on aurait pu finir ensemble. Pas envie d'passer pour un pervers, je lui souris et continue a marcher.

J'arrive au métro, je propose la fin de ma salade a un homeless. A voir ses yeux et son sourire, je me rends compte que c'était vraiment con d'avoir craqué la veille pour une raison comme celle là.

Je me suis réconcilié avec mon ipod. Le pauvre, il chante toute la journée pour moi sans jamais se plaindre. Et puis il est jeune. Alors on a chanté tout les deux du Stevie Wonder dans le métro.

Les gens souriaient et moi aussi.




"New York".

Ou comment une ville peut vous consoler en 24h.

mercredi 14 mai 2008

"Numb" by Portishead.



Belle journée que celle d'aujourd'hui.

Un soleil éblouissant, une chaleur torride et une folle envie de travailler. Rarrissime tout d'même.

Mais là n'est pas le sujet de l'article. Le moment le plus croustillant intervient en fin de journée vers 18h30.


Ce qui va suivre vous donnera une idée, minute par minute, de ce qui s'est passé dans ma tête, ce mercredi 14 mai 2008.


18h30: J'allume un macbook pro pour accéder a internet et envoyer des photos de peinture a Kim.

18h32: Message envoyé, j'en profite pour aller sur mes boites de receptions. 6 nouveaux mails.

18h33: J'ouvre le premier mail.

18h34: Je relis le mail. Je sens une douleur abominable dans le ventre qui progresse. Nausée.

18h35: Kim me jette un coup d'oeil et me demande si tout va bien. J'lui réponds que oui, aucun soucis a se faire.

18h36: Kim me regarde bizarrement, j'essaye de parler mais j'y arrive pas. Un bug au niveau de la pomme d'adam. J'ai mal aux yeux.

18h37: Kim me dit qu'je peux partir, qu'elle se languit de me voir demain pour bosser. Je me lève et m'en vais en lui souriant. Toujours cette nausée.

18h39: je marche dans la rue. Je met l'ipod en marche et m'allume une cigarette. Tout les gens me regardent. Le baladeur commence a jouer Numb de Portishead.

18h40: je me fais du soucis. Je vois les gens de plus en plus flous, je ne distingue plus les traits de leurs visages. Ils me fixent tous du regard.

18h41: je comprends. Ca fait maintenant 1 minute que je pleure sans m'en rendre compte. En pleine rue. Le mail de tout a l'heure n'était qu'un message pour me dire que la personne que j'aimais ne m'aimait plus.

18h42: Je m'enerve contre moi-même. Je me trouve con a chialer sur un trottoir. Les gens me regardent toujours. Je distingue une once de pitié dans le regard d'une fille qui tient son petit ami par la main. J'ai envie de la traiter de tout les noms, de dire a son foutu copain qu'il aura beau l'aimer a la folie, ça finira mal un jour ou l'autre. J'ai envie de défouler ma colère sur quelqu'un.

18h43: J'écrase ma cigarette. Finalement c'est elle qui subira mon énervement. Je me dit que je suis a New York et que je suis en train de pleurer pour une raison qui se trouve a 6835 km de moi. Je me déteste vraiment a ce moment là.

18h44: Je continue a marcher et je me rends compte que je viens de pleurer au coeur même de Manhattan. Je rigole en pleurant. Ce qui vient de se passer est digne d'un film romantique a la noix. Mais j'était content d'avoir enfin expulsé ça.

18h45: je m'asseois dans le métro. J'éteint cet ipod a la con qui ne m'aide pas. Selon lui c'était le bon moment pour lancer "No Surprise", a croire qu'il n'a jamais vécu une rupture amoureuse.

18h46: Je me rends compte que ce n'était même pas une rupture. C'était juste un mail qui confirmait une information connue depuis 3 semaines. Mais les mots utilisés ont suffit a me couper en deux.

19h10: Je suis a Woodside. J'ai fermé les yeux dans le métro, et n'ai pas vu le temps passer. Je me suis senti bien. J'avais certainement besoin d'un passage a vide de quelques minutes pour digérer les 2 ans de relation qui venaient de disparaître. C'était fini. Je ne pleure jamais et je suis fier d'avoir craqué 3 minutes aussi loin de vous. Même Jonas n'était pas là.

19h15: Je me sens bien parce que je n'ai plus rien a attendre ni a espérer. Je suis dans la plus belle ville du monde. La France ne me manque pas. Je coupe les ponts. J'en ai marre d'être gentil et con.

19h17: Je renifle une dernière fois, me paye un café et rentre chez moi. Sur le chemin, 2 vieillards assis sur un banc. Ils rigolent entre eux, se raconte des histoires de jeunesse autour d'un cigare. L'image est magnifique. Je comprend qu'il ya plus grave qu'une deception amoureuse. J'ai des choses plus importantes a faire maintenant.

19h50: je viens de terminer cet article. Ce n'est certainement pas le meilleur, ni le mieux écrit, mais c'est celui qui m'aura fait le plus de bien.



Et dorénavant,
chaque secondes New Yorkaises seront savourées 10 fois.


Tout simplement parce qu'une fois rentré en France,
j'aurai perdu les 2 seules choses que j'ai vraiment aimé.



(oh et quand j'y pense, en esperant que mon ipod lira ça: tu n'es qu'une espèce de petit baladeur arrogant a la con).

mardi 13 mai 2008

"Blackbirds" by the Beatles


Court article ce soir, les journées sont remplies et éreintantes (du non-stop, faut s'aménager un coin nourriture sur le bureau).

La batterie du ipod tient difficilement la journée, celle du MacBook n'en parlons pas.

Mais je m'y plait. C'est agréable de ne pas être traité en tant que simple stagiaire. Bien sur j'écope de quelques taches ingrates (qui se résument à me déplacer pour choisir un plastique ou un textile qui embellirait le travail vectorisé au lieu d'envoyer un coursier), mais vu qu'on me paye le taxi pour le faire, de quoi se plaint-on?

A coté d'ça je propose des idées pour la Show-room, que d'importants clients New Yorkais prendront en compte pour aménager et décorer leur hotel. Kim et Alona me demandent sans cesse de proposer des idées, de les affirmer et de les réaliser.

Je sens que j'évolue, d'un point de vue professionnel mais aussi personnel. Etre livré a soi-même dans la Grosse Pomme, et travailler dans une boite de graphisme me fais grandir, changer.

Tout ça juste pour vous dire:

J'espère que vous avez bien aimé l'ancien Clément Nivière parce que celui qui se pointera en France le 1er juillet sera sensiblement différent.


(picture: Kim, Produce manager et graphic designer)

lundi 12 mai 2008

"Lady" by Lenny Kravitz


Nouveau stage, nouvelles rencontres.

Réveillé vers 8h du matin, je descend prendre mon Small Coffee et part vers Manhattan. Il fait froid, le crachin frappe le visage mais j'men fout. J'suis parti a New York pour y faire un stage, maintenant que j'y suis j'en fait deux.

La boite en question se trouve en bas de la seconde avenue, a 2 rues de Broadway et fréquentée par les mêmes autochtones qu'à Williamsburg. J'entrouve timidement la porte et Kim me présente à mes nouveaux collegues: les 2 buisness woman Johnnie et Trisha, les 2 designers/graphistes Smith et Carl (grand black aux dreadlocks, le casque philips vissé aux oreilles et fan de Star Wars) et la boss Alona (artiste peintre, en course pour ètre la plus belle femme sur Terre).

On m'envoie chercher des toiles et du materiel de peinture, Alona me paye le taxi, on discute sur l'éventuelle disposition des tableaux lors de la prochaine Show-room du 15 juin, je me noie dans des catalogues Pentone avec le Mac G5 branché sur Illustrator, dévore une pizza à 15h de l'apres-midi, étudie le meilleur support plastique qui pourra accueillir le sample de Wallpaper que j'aurai vectorisé dans la semaine et termine la journée par une discussion cinématographique avec Kim sur Pédro Almodovar et Indiana Jones 4. Selon elle ce dernier sera aussi nul que les épisodes 1, 2 et 3 de Star Wars.

Et, bonne nouvelle, elle m'invite ce week-end a venir faire une "party on the roof", grande fiesta sur le toit de son loft à Brooklyn. Premières invitations, on se fond dans le moule petit à petit.

J'pourrai aussi vous dire que la boite se situe juste en face d'un café digne du central perk (vous savez, le café de Friends), que la serveuse étudie le français et me reconnait grâce a mon portefeuille (qui intrigue tout le monde: "Ow, it's awesome, did you make it? -No no no it's a gift. Because I look like the guy who smokes 2 cigarettes on the front of the wallet. It's a sad memory but I like it nevertheless.. A hot coffee please.") et que je me sens dans mon élément, dans ma ville.

Je dors mal. La faute à diverses pensées qui s'amènent avec la musique que j'écoute en m'endormant. Pensées que n'importe qui ausculterait en étant à New York.
A croire que je le cherche.

Mais ne vous inquiétez pas.

A la seconde même où j'entrouve les paupières et me réveille, je savoure la chance que j'ai.


Et chaque matin, qu'il pleuve ou qu'il vente, je marche le sourire aux lèvres en me disant simplement:

"J'ai 19 ans et je pars travailler sur Manhattan."

dimanche 11 mai 2008

"Ready for the floor" by Hot Chip



Grande soirée hier soir. Comme les précédentes. Et comme celles qui suivront.

Promenade sur Manhattan, détour au Nintendo World (seulement 3 dans le monde et aucun en France), descente sur Times Square, quelques minutes de Gta 4 puis métro jusqu'a Williamsburg.

Ce quartier respire le rock. Des Pete Doherty et des Kate Moss flânent, les bars laissent échapper des rires et des bruits de verre, la musique change tout les 10 mètres.

Premier arret dans un minuscule bar qui s'ouvre sur une cour fleurie où les gens fument et boivent. Le bartender ne veut pas me servir de bière, pas de carte d'identité. Aucun problême, on écoutera 2 ou 3 chansons puis on ira dans un autre bar. Après tout c'est samedi soir et on est a New York.

22h, nouveau concert au Lucky Cat. On s'y dirige et on constate que le bar est vide. J'm'allume une cigarette et un jeune homme vient m'en demander une. 25 ans, cheveux longs, barbe, lunettes sans verres, veste a carreaux et Jean slim. Il tire une bouffée sur la Lucky Strike et nous dit qu'il s'appelle Justin, rigole, bafouille quelques mots français et se dépèche de fumer parce qu'il travaille au Lucky Cat.

Entrée 3 dollars, ambiance funk et lounge, on me sert un verre de Cabernet, la salle se remplit en 15 minutes et le Dj aux allures de geek adolescent lance une musique d'un autre monde. Et c'est sur l'une de ces musiques que le groupe tippy-toes entre en scène et commence son live. Pas d'arrets, liaison parfaite.

Et ce furent 1h30 de musique pure. C'est ça. Ce groupe était la définition même du mot Musique. Un magma musical qui vous inonde et vous oblige a danser, une connection directe entre le groupe, votre cerveau et vos jambes. Moment sublime, Extase, à refaire.


Effet secondaire: Surdité.

On sort, soufflé par le choc de la musique, il est 4h.

Le lendemain, on se lève à 14h. Ah bravo.


Sinon je commence mon deuxième stage. Celui du New York Tails étant en "part-time", je travaillerai tout les jours avec Kim, 23 ans, brune aux yeux bleus dans une boite qui s'occupe de créer les identitées visuelles d'hotels sur Manhattan et Tokyo.

Création, Dessins, Vectorisation sur Apple G5 pour laisser une trace dans la plus belle ville du monde.

Et a coté de ça, Diane me contacte pour l'aider ou pour faire le paparrazzi dans des soirées mondaines et canines.


Vous l'aurez donc compris:


Je ne me languis pas de rentrer.



vendredi 9 mai 2008

"Runaway" by Jamiroquaï


Un stage dans un magazine pour animaux pourrait faire rire en France.

Hier j'ai eu la preuve que New York arrivait à sublimer n'importe quoi.


Rendez-vous dans un building en fin d'après midi pour couvrir un évènement spécial: inauguration d'un gadget quelconque pour chien, j'me dit que l'ennui va se pointer au bout de la troisième photo d'animaux que je ferais.


Mais Non.


L'ascenseur s'ouvre au dernier étage sur un loft new yorkais avec vue sur le New Jersey, les gens sont en tenue de soirée, cigares cubains et iphone dans les mains. Coup d'oeil a droite: clones de Paris Hilton en beaucoup plus distinguées tenant en laisse leur chihuaha déchainé. Coup d'oeil a gauche: 300 verres, 10 bouteilles de vins rouge Lilla, amuses bouches, 6 serveurs.


La soirée remonte dans mon estime: Je m'amuse a prendre des caniches baveux en photos, regarde leur maitre rouler des pelles a leur chiens (véridique), bois un verre de vin, me mêle aux photographes professionnels et profite de leur projos, serre des mains a des star "ultra-célèbres" de la télé américaine (selon Diane), marche sur la queue du chien qui joue dans "Sex and the city le film" (toujours véridique), pique des "petites bouchées de mozarrella sur lit de basilic français", parle avec une amie proche des "ultra star" qui ne m'apprend rien d'eux mais qui semble vouloir en apprendre plus sur moi, re-bois un verre de vin, rigole quand je vois un chien porter un t-shirt CBGB, fume une cigarette sur le balcon en regardant le ciel, prend encore et encore des photos, rencontre Richard Kind qui joue dans Spin City et m'en vais en piquant une dernière crevette aux agrumes sur le buffet.


Plus tard on nous offre du champagne dans un magasin qui vend des perruques pour chien, juste parce que je suis "photographe pour le New York Tails".


Donc Oui.

Ces 2 mois New Yorkais vont être savoureux.

jeudi 8 mai 2008

"Woman" by John Lennon.


Veuillez m'excuser pour l'absence d'articles ces quelques derniers jours.
Mais essayez d'écrire un article sur un macbook sans disque dur. Qui ne s'allume pas.

Dans tout les cas merci pour les plaintes par mail, ça donne envie d'écrire.


Et il s'en est passé des choses en trois jours.


Le stage est un stage comme les autres. Avec des animaux. Donc il n'est pas dit qu'un deuxième stge ne vienne pas compléter l'experience New Yorkaise. Tout ceci fera l'objet d'un article, plus tard.

Sinon ce furent concrètement les 3 premiers jours où nous vivions chacun de notre coté, Jonas et moi. Marcher seul dans New York est une expérience a faire au moins une fois dans sa vie. Déambuler sur Broadway avec gershwin ou Nat King Cole dans les oreilles est aussi jouissif que de faire l'amour.

D'ailleurs c'est a ce moment là qu'un New Yorkais m'a hurlé dessus, avec une rage vraiment démentielle.

C'etait pour une bonne raison de toute évidence car, plongé dans mes pensées et assourdi par la musique, j'n'avais pas remarqué que je venais de traverser sans aucune gêne un plateau de tournage. En pleine rue.

Le staff complet etait installé devant un restaurant, des acteurs attablés jouait la comédie et Clément Nivière traversait le champ de la camera comme si de rien n'était. Et même la profusion de cables, de projecteur n'y avait rien fait.

Clément Nivière passait pour un con.

Mais un con New Yorkais qui interrompt un tournage. Essayez d'faire ça a Toulon.

Autre anecdote amusante, lors d'une promenade sur la 5eme avenue en vue de récupérer l'amour de ma vie, mon MacBook. 2 jours de réparations, un sourire et me voila dehors de nouveau pret a surfer sur le wouèbe.

Comme une bonne nouvelle se doit d'ètre accompagnée par une cigarette, je m'assois négligemment en face du cube de verre Apple et fais crisser mon briquet. C'est a ce moment là qu'un japonais m'accoste et me demande de me prendre en photo.

2 raisons possible: -Soit c'est pour un magazine de mode et j'suis trés flatté.
-Soit c'est un serial killer qui photographie ses victimes de jour, les endorts et les découpes la nuit venue pour ensuite en faire des nems et afficher un grand sourire (vous connaissez cette devinette: "pourquoi les chinois ont toujours le sourire? Parce que ce sont les seuls a savoir ce qu'il y a dans les nems).

Finalement une japonaise le rejoint et me dit dans un anglais parfait :"c'est pour un magazine de mode japonais, on adore votre style Dandy et votre façon de vous asseoir."

Elle saisit son appareil, mitraille, me tend une feuille sur laquelle j'écris ce que je porte (Cardigan gris/chemise bleu claire/cravatte noire/Jean slim noir/mocassins pointus noirs), s'étonne de voir que mes Ray Ban Wayfarer se plient, adore mes 2 bagues en argent.

Elle me remercie et m'enverra les photos par mail.

Bah mine rien, quand on n's'y attend pas c'est toujours plaisant. Surtout qu'il y avait environ 150 personnes autour du cube de verre, toute a prendre un café ou fumer une clope.

Mais NON. Je n'attrapperai pas la grosse tête. Ca flatte l'égo, c'est tout. Même si ce n'sont que des fringues.

Quitte a tout raconter, autant continuer.

Grande soirée hier soir. Rien de prévu, soirée Tacos/sauce piquante/ How I met your Mother episode 18 saison 3. Mais finalement non.

Jonas veut sortir.

Alors direction Manhattan, au resto Hill Country pour un début de soirée délocalisé au Texas. L'eau est servie dans des pots d'confiture, on mange des saucisses epicées avec du pain blanc, la serveuse ressemble a Jessica Simpson et le concert voyage entre de la country pure et quelque melodies bluesy, toujours dans le même esprit.

On s'dit qu'en étant a New York, on voyage encore un peu dans les états unis. On sort, il est 23h et un concert de Rockabilly nous attend a Soho, dans un vieux bar.

Subway, on arrive.

C'etait LE bar New Yorkais. Pour confirmer cette idée, il faut savoir que la maison voisine etait celle de James Brown, au dessus du bar vivait Bob Dylan et que le client le plus réputé qui venait le plus souvent n'était autre que John Lennon. Excusez du peu.

Le concert commence en retard, on savoure une Buddweiser et on rencontre Ana. Danoise qui vit a Williamsburg, 22 ans, blonde avec un style rétro.

Mais le style rétro qu'il fallait.

Etonnée de trouver 2 français a Minuit dans un petit bar de Soho, elle vient a notre rencontre et commence a écrire sur une serviette en papier les meilleurs endroits pour boire un verre et écouter de la bonne musique.

C'etait la plus belle servette en papier du monde.

On est rentré et on s'est couché tard. On s'en fout on etait dispensé de stage le lendemain.


Donc Oui.

Ce furent 3 trés bons jours.

dimanche 4 mai 2008

"Dans le Club" by TTC


Journée de deuil.


Mon Macbook est décédé cet après midi.

Il a poussé un petit couinement et s'en est allé. Pour de bon.

Triste, désemparé et détruit, je l'emmène là où tout mac rêverait de reposer en paix: L'apple store de la 5eme avenue.

Et bonne nouvelle: là où il faut 7 jours et 60 km pour réparer son macbook en France, le "mac genius" me dit tout gêné qu'il faudra que j'attende 2 jours le temps de la réparation. Tout ça a 2 métros de chez moi.



Rassuré.


Sinon rencontre avec Diane.

Et ouah, je vais m'amuser comme un ptit fou.
Lisez l'article de Jonas, il est beaucoup plus exhaustif et j'n'ai concrètement pas le courage de parler d'ça ce soir.

Je hais les animaux, c'est ça le plus marrant.

Mais c'est un stage comme un autre. Sauf qu'il est a New York.

Oh et puis pas envie d'écrire ce soir. Jonas résume la journée beaucoup mieux que moi aujourd'hui.


Et puis j'me suis couché à 4h, ça y joue.

(photo avec "Yelle": Hier soir c'était marrant, mais a chacune de ses paroles mon cerveau mourrait un ptit peu).

samedi 3 mai 2008

N'importe quelle chanson de cette pauvre naze de Yelle.



Dernière journée de liberté pure.


Demain matin j'irai rencontrer Diane, celle qui me fera passer du statut de touriste a celui de travailleur. Un dimanche.

Longue histoire que celle de mon stage. Au départ il y eut le Gotham Digest. Magnifique magazine sur les endroits a voir quand on est jeune, riche et New Yorkais.

Tu n'peux que te vanter de travailler là-dedans.

Mais voila, a croire que tout c'qui est beau se doit d'avoir un probleme, l'éditeur en chef se confond en excuse et me dit qu'ce n'est plus possible. 9 jours avant le départ pour New York.

Enervement, incompréhension et retour à la case départ.

Mais c'est ici qu'intervient Jane. Notre maman New Yorkaise.

Celle qui prendra jonas en stage et c'est elle qui, a travers moult mails, nous a aidé a trouver un logement.

Déconcertée par ce brusque changement d'avis du Gotham, elle me trouve un stage en 2 jours, chez une amie qui tient un magazine. Le New York Tails, où comment concilier New York et les animaux domestiques (rires).

J'relativise.
Même si c'est beaucoup moins glorieux, j'serai utile.
J'aurai certainement servi des cafés et fait des photocopies au gotham.
Là au moins je serai productif.

Mais le plus marrant reste a venir.

2 jours après avoir eu ce nouveau stage (et donc après avoir été rassuré au plus haut point), le Gotham Digest se sentit tout merdeux de m'avoir plongé dans une merde noire et revint donc sur sa décision.

J'avais l'choix entre une petite boite modeste et un gros magazine suintant l'argent.

Alors j'ai souris, haussé le sourcil gauche en pensant que le Gotham digest pouvait aller se faire ramoner le postérieur par un oursin et j'ai choisi le New York Tails.


Cette petite histoire était pour Madame Cavaglia. Elle m'manque et puis comme ça elle est au courant d'tout ( la belle Tourrache recevra les papiers de mon nouveau stage dans la semaine).



A part ça, belle journée.

On est passé a 2,5 millimètres de la mort.



Ne vous inquiétez pas, Jonas et moi allons bien. C'est plus subtil qu'il n'y paraît.

Promenade dans le sud de Manhattan (pour dire bonjour au Gotham d'ailleurs) et repas au burger King du Ground Zero.
Une fois le triple steak/bacon/cheese/graisse encaissé, on s'est dirigé vers le mémorial du 11 septembre.

Et c'est là qu'on l'a aperçut.

Derriere une vitre de 2,5 millimètres d'épaisseur se tenait un morceau de métal fondu, couvert de rouille avec un vague trou ovale en son centre.

Pour ètre plus précis on était en face d'un morceau du Boeing 767 d'american Airlines qui s'était engouffré dans la tour nord.

Le trou était simplement un hublot. Quelqu'un se tenait assis a coté et voyait Manhattan se rapprocher dangereusement à 800km/h le 11 septembre 2001 vers 8h46.

Et nous on était là. Devant ce morceau de métal qui a participé a la mort de 3000 personnes.

On pouvait prendre des photos mais on l'a pas fait. C'était la monstruosité humaine incarnée dans un morceau de métal.


Mais on s'est rendu compte.



On s'est rendu compte qu'on vivait dans un monde ou des hommes lancaient des avions sur d'autres hommes.


Alors on a décidé de rire, pour oublier tout ça.
On va voir Yelle ce soir.
Pour 15$.

vendredi 2 mai 2008

"You can't hurry love" by Diana Ross


Grasse matinée à New York.

Il fait pas beau, les avions passent au dessus nos têtes a travers le brouillard et nous on s'réveille a peine.

La vie est belle. On est libre. Aucune pression de temps.

On a du passer 2h dans notre café, a tenir la conversation avec des gens (ou plus précisement une personne) et a prévoir un aprés midi de fainéants.

Alors on est allé au MoMA.

Et je n'serai jamais un artiste.
Simplement parce que l'art m'apparaît véritablement comme une notion perdue et incompréhensible.

Un mec avait exposé une tache de café sur un papier machine A4.

J'ai l'air con avec mes dessins moi. Se dire qu'il gagne sa vie comme ça. Décourageant.
En plus c'etait friday night free donc gratuit et donc 120 français au mètre carré.

Enervant, fatiguant mais dans New York, donc pardonné.

Puis Time Square sous le crachin et le brouillard.

On connait maintenant, alors on porte notre attention sur les gens, et plus sur les buildings. Les gens nous regardent et inversement. Des sourires fusent, des gens se plaignent de la cigarette qu'on fume et des français nous regardent comme si on etait New Yorkais.

L'imper et les lunettes noires aidaient, j'vous l'accorde.

Oh et je suis content que ce blog soit lu par tant de gens. C'est vraiment encourageant. Ca donne envie de se connecter le soir au pied d'l'immeuble (seul endroit où le wifi est régulier) pour poster des articles.

Donc merci.

Même a 6000km, vous faites partie intégrante de l'aventure.

jeudi 1 mai 2008

"L.O.V.E" by Nat King Cole.


Les New Yorkais sont différents.

Ici les gens acceptent les idées nouvelles, sont ouverts et compréhensifs. Au pire ils vous passent a coté sans un regard. Au mieux ils vous disent que votre pantalon slim rouge vif est magnifique. Mais aucune once de moquerie dans leur regard ou leur parole.

Ils disent ça sincèrement.

Une femme est venue me voir pour acheter le meme jean a son mari et les caissieres interpellent Jonas pour son pantalon peint. On est loin des survets lacoste qui t'insultent.
Mais j'ai rien contre eux. Faudrait juste qu'ils voyent comment ça s'passe ici.


Ca m'saute aux yeux tout les jours, fallait qu'j'en parle.


Sinon on a (enfin) joué a Gta 4 et quand j'ai amené mon joli Hummer dans le Times Square virtuellement modélisé, je me suis retourné et j'ai vu le vrai Times Square. Troublant. Donc non, vous n'pouvez plus faire les beaux: Nous on a joué a Gta4 dans New York après etre allé dans le building où il fut crée. Les fans, les vrais.


Pour revenir au constat du début, la statue sur laquelle on pose est tout a fait représentative de New York. D'ailleurs elle placée au centre de la ville.


Finalement j'ai l'impression qu'on fait une colocation à 3: Jonas, New York et moi.

La colocataire parfaite.
Quoiqu'un peu insomniaque.
Mais belle.

Très belle.

mercredi 30 avril 2008

"Candy Land" by Cocorosie


Belle journée.

Je me suis rendu compte a Time Square que j'avais pris le métro avec un café a la main et l'ipod dans les oreilles.

Comme tout ces hommes et femmes qui vont bosser tout les matins.

On a (re)-vu Ground Zero. On a (re)-marché sur Wall Street. On s'est (re)-promené sur Broadway.

En arrivant dans n'importe quelle ville du monde, toutes les rues sont froides, impersonnelles, vides (exception peut etre pour Times Square).

Et on en est a s'approprier cette ruche.

On sait où débouchent les métros, on sait a quoi ressemblera la prochaine intersection, on se crée des souvenirs a chaques coins de rue.

On ne lève plus les yeux sur les buildings, on marche le pas pressé en sirotant un café ou en mangeant un hot dog.

Ca n'fait qu'une semaine et 2 jours qu'on est là. Mais on en avait deja eu un aperçu.

On n'sera jamais véritablement New Yorkais, mais l'impression qu'on le devient petit à petit est vraiment forte.


Alors en conclusion, une trés bonne nouvelle:

La routine s'installe.



(Pour aimer New York, écoutez Candy land de cocorosie sur Times square. Restez au centre du carrefour et regardez les vagues de gens.)



A copain:
le guide Niviere t'emmerde.

mardi 29 avril 2008

"Wild World" by Cat Stevens



Ce fut une belle journée.

Il faisait beau, les gens etaient beaux et les rues etaient encore plus belles qu'hier.
A vrai dire a Williamsburg tout est beau. Situé en haut de Brooklyn, c'est le repère de la vraie jeunesse New Yorkaise.

Et mon Dieu que c'est une belle jeunesse. On aurait dit qu'ils etaient tous tombés du ciel. Les filles et les garçons etaient tous beaux, avec un style et une attitude unique qui donnait juste envie de vivre dans le quartier et de faire partie de leur communauté.

Parce que c'était une communauté.

Tout le monde se connaissait, se parlait, s'interpellait dans un décor parfait, remplit de friperies, restaurant, cafés et magasins underground.

Et derrière tout ça, si on s'laissait guider au fil des rues, on arrivait sur une plage.

Une plage a moitié bétonnée, laissée a l'abandon sur laquelle 2 ou 3 couples s'embrassaient.
Et c'est en levant les yeux qu'on a eu une claque.


Manhattan était là.


Du nord au Sud.
Toute une face de la plus belle île du monde se tenait devant nous.


Au même moment l'ipod que j'avais laissé tourner depuis le métro me lance "No Surprise" de Radiohead.


Et je me rend enfin compte, après 7 jours, que je suis à New York.


Alors certes il n'y a certainement pas que cette ville dans le monde, que si j'y suis c'est aussi parce que mes parents étaient là et que c'est peut être juste de la chance aux yeux de certains.


Mais pendant 20 minutes cet après midi j'était fier de moi.


L'ipod m'a chanté Paranoïd Androïd, Can't take my eyes off of you et le rhapsody blue de Gershwin.





J'avais 19 ans et j'était au centre du monde.





lundi 28 avril 2008

"rhapsody in blue" by Gershwin.




Première fois que New York se montre sous la pluie.



Visite du quartier, les flaques sont immenses et les voitures filent a une vitesse incroyable. Peut etre pour ça que le Queens boulevard est surnommé "boulevard de la mort" (dixit Jane).

Le paysage change et une brume engloutit tout c'qui dépasse 5 étages de haut. La ville et ses environs sont plongés dans un immense coton, l'architecture métallisée se mélange à des volutes de fumées blanche.


On touche au Sublime quoi.


C'est bien pour ça que je ne comprendrai jamais certaines personnes. Celles qui ne veulent pas bouger, qui veulent rester dans leur petite ville bien tranquille au calme.

Attention je ne parle pas de ceux qui n'ont pas les moyen de s'en aller. Mais de ceux qui, volontairement, ne bougeront jamais de leur pays natal.

Je ne les blâme pas, je n'suis rien pour me le permettre, mais j'aimerai qu'ils se posent la question.

Que ça soit New York, Sydney, Londres ou bien Tokyo, on a tellement d'choses a voir.



Ne serait-ce que pour dire une fois dans sa vie

"c'etait un tres beau Lundi sous la pluie."



(pas de photo, l'appareil n'etait pas waterproof. Une autre fois peut etre).

dimanche 27 avril 2008

"Blue Eyes" by Elton John


Leçon du jour: L'alcool a New York quand on a pas 21 ans sans carte d'identité.


Premier moyen: l'épicerie mexicaine.

Choses à avoir: un air assuré.
un sourire irréprochable.

Aller vers la vendeuse, lui tendre 2 bières prises dans le frigo et détourner la conversation vers sa petite fille qui se cache dans une boite en carton.


Deuxieme moyen: le restaurant.

Choses a avoir: un trench-coat
une chemise bien repassée et un gilet de costume.
un air de français blasé
une bonne dose d'assurance.

Aller voir le serveur, lui demander une table et lui dire que vous êtes français. Lui parler de la beauté d'New York et lui commander négligemment un verre de vin blanc. Si tout s'passe bien il ne dira rien. Au mieux il vous propose un Irish Coffee a la fin du repas. C'est c'qui s'est passé mais a 5$ le café on a préféré lui dire qu'on reviendrait dans les 2 mois.


Sinon journée bien remplie, découverte d'un restaurant français (conseillé par le patron du havana d'ailleurs).

Sabrina la serveuse nous parlait en français, nous a offert le café et nous a proposé, gratuitement bien entendu, le digestif qui va bien. Poire ou Mure j'en sais rien mais en tout cas ça piquait un peu.

Dans tout les cas on lui a plu car elle nous a bien précisé que si on revenait, il fallait que ça soit entre le vendredi et le lundi histoire de coïncider avec ses horaires de travail. Comme si ce restaurant devenait en quelque sorte le Dakota ou le bonheur dans l'potager new yorkais. Nourriture succulente, Chardonnais délicieux et café français s'il vous plait.

Finalement le dimanche New Yorkais n'a rien a voir avec le dimanche toulonnais. Les magasins sont ouverts jusqu'a 23h, et on a du passer environ 3 heures a jouer au jeux videos dans un Best buy sur Broadway (découverte d'un immense talent a Guitar Hero: une jeune fille qui s'etait taillée les canines a la maniere d'un vampire jouait en expert un morceau des Guns & roses avec une dextérité folle. Du jamais vu, meme sur Youtube).



Vous comprendrez donc qu'il n'y a aucune surprise a dire que La vie est belle de ce coté-ci de l'atlantique.