jeudi 3 juillet 2008

"Elisa" by Serge Gainsbourg.





Mon stage s'est terminé. J'ai dit aurevoir a ceux qui m'ont offert une chance de faire ce qu'il me plaisait dans la plus belle ville du monde. Kim m'a dit qu'une fois que mes études se termineraient, elle m'offrirait un job dans sa boite.

Je suis rentré chez moi en savourant une derniere fois chacun de mes pas dans cette rue qui était devenue si familière au fil des jours. La serveuse du "bean" m'a montré un tatouage qu'elle s'etait fait sur le doigt.

"La petite mort" etait gravée sur son majeur. Je me suis retenu de lui expliquer ce que signifiait ce terme en français. Je lui ai sourit une derniere fois et puis je suis parti.

Les soirées se sont ensuite enchaînées.

Les Semi-Precious-Weapons ont donné une derniere représentation au R-bar. Nous connaissions déjà la moitié du public, tout le monde était là. Justin chantait pour nous, Aaron faisait hurler sa guitare une dernière fois pour que nous puissions revenir en France avec les oreilles détruites. Guns, la fille au cheveux rouge, nous présente sa meilleure amie Jocelyn.

Aussi barée que sa copine, elle monte sur scene et enlève le haut, simule un orgasme en se frottant au chanteur et hurle "I can't pay my rent but I'm fucking Gorgeous". S'ensuit une double party dans le bar, pour féter le double anniversaire du batteur et du manager.

Et si vous ètes français a ce moment là, vous savez que vous allez passer une bonne soirée. Les plus belles femmes de New York viennent danser langoureusement autour de vous, juste parce que votre accent est "absolument craquant" selon elles.

Le dj diffuse les meilleures musique du monde. Daft Punk et les Strokes se battent pour faire bouger la foule. Jocelyn me propose une danse.

3 minutes apres je me retrouve avec le dos lacéré, la jolie fille ayant pris un malin plaisir a me passer la main dans le dos pour le labourer de coups d'ongles a chaque son de guitare de "harder better faster stronger".

Vous n'imaginez meme pas ce que j'ai enduré pendant le solo de fin.

Mais c'était magnifique. Coupés du temps et du monde pendant une soirée.

On sort de là a 3h du matin, on se fait des amis qui nous proposent de futures soirées.



Puis Marie la danseuse nous appelle pour nous inviter a une Party d'anniversaire. Sur Long Island.

Pour vous donner une idée, Manhattan/long island est l'équivalent de Toulon/Marseille. En mieux.

Alors on prend le train a Penn Station, juste en dessous du Madison Square Garden. Une heure dans un wagon confortable, le Queens défilant sous nos yeux, pendant que Mrs Spektor me chante son "raindrops".

Marie nous attend avec sa soeur dans une grosse voiture pour nous amener a la villa. On arrive et un buffet philippin s'offre a nos estomacs. Une fois fini, on descend rejoindre les jeunes. C'est un anniversaire, c'est familial, mais ils s'enfilent quand meme des masses d'alcool sans aucune gêne. Dans leur pays natal, on peut boire a partir de 12 ans.

Et mon dieu qu'ils tiennent le coup. Les bieres, whiskey et vodka n'y font rien, ils restent frais et continuent a rigoler comme si de rien n'était. On me fait gouter de la Smirnoff a l'orange, et elle a déja du mal a passer. Au moins je ris plus facilement.

Marie part le lendemain au Texas et ne prete pas attention a la gueule de bois qui la guette pour son voyage. Je rigole interieurement en imaginant la scene. On reprend le train vers 2h37 du matin direction Woodside, non mécontent de retrouver la quiétude d'un bon lit douillet. Au moins on sera allongé et New York ne tournera plus autour de nous (sensation assez déroutante entre nous).

Quelque jours plus tard, Joe Hurley nous contacte pour pouvoir le filmer au Joe's Pub. Pourquoi pas. Amy Winehouse et Alicia Keys aiment aller chanter là bas, alors allons-y.

Devant l'entrée on nous demande a quelle heure nous avions prévu jouer. On est flatté mais on leur dit qu'on est juste là pour filmer un chanteur. Pas de problème, on est sur la guest-list et on ne paye pas les 25$ d'entrée. On s'installe dans un coin sombre de la salle, des gens riches commandent des vins a 15$ le verre et dégustent du foie gras devant plusieurs artistes qui chantent pour le 400eme anniversaire du Canada. Vient le tour de Joe Hurley, on le filme, je pars vendre ses Cd a la sortie, il nous donne 40$ chacun pour l'avoir aidé.

On est payé pour savourer New York.

Puis il vient nous chercher et nous demande de le suivre dans les loges. Il ouvre la porte et une immense salle blanche se tient face a nous. Des lustres pendent au plafond et au milieu se tient un piano a queue. Joe voit mon regard de gosse et me dit "bah vas-y, fait toi plaisir si tu sais en jouer."

Il s'allume négligemment une cigarette, m'en propose une et me dit "je sais que tu aimes mr Gainsbourg".

Je m'assoie sur le tabouret, m'allume la cigarette et Joe me dit "a la façon du fumeur de Havane."
J'appuie timidement sur les touches, les volutes de fumée s'envolent au son de Lennon et je réalise quelque chose. Alicia Keys a joué sur cet instrument. Et moi avec mon niveau minable, je joue du piano a queue, dans les loges d'un des plus grands bar de New York, à 19 ans.


J'ai vraiment peur de ne plus avoir de rèves une fois rentré.

En 3 mois j'en ai réalisé plus qu'en toute une vie.

Je ne peux vivre ailleurs qu'a New York.




Désolé.



vendredi 20 juin 2008

"Life in Technicolor" by Coldplay.


Que s'est-il passé en une semaine?

La cadence des articles se ralentit, je sais.

J'ai pris un jour de congé aujourd'hui. Et en me retrouvant attablé a mon café, j'n'ai pas trouvé l'inspiration necessaire pour écrire un article digne d'intéret. Alors je suis allé a Bryant Park.

Et j'écrit ce texte avec un caramel iced coffee, un cheeseburger et une maverick allumée.

J'peux dès lors commencer le récapitulatif des évènements de la semaine:

Alona a retardé la Show-room. On continue le marathon des préparatifs, Illustrator dévore la mémoire vive de mon ordinateur tout au long de la journée et Kim tombe malade. Jungwon est jolie, je bois environ 5 large coffee par jour et je m'endors vers 1h du matin chaque soirs.

En rentrant on regarde toujours un épisode de Lost. On a même crée un groupe pour notre héros sur Facebook.

On est allé voir notre ami Joe Hurley chanter dans un pub irlandais. Au troisième étage d'un building qui donnait sur Times Square, on a écouté une musique puissante et on a rencontré des gens. Betty, une fille dans le pur style Rockabilly aux jambes couvertes de tatouages et dont le mollet était sublimé par une gravure du chat des Stray Cats.
JF, guitariste de Joe, qui commence a nous parler dans un français parfait. Devant notre étonnement, il nous dit qu'il est né a Paris, d'une mère Bretonne et d'un père asiatique, et qu'il a élu domicile dans la plus belle ville du monde depuis bientôt 40 années.
Il nous tend son adresse mail et son numéro griffonés sur une serviette en papier et essaye difficilement de continuer la conversation, malgrés les nombreux cocktails présents dans son sang.

Son français est parfait mais il bute et laisse une expression s'échapper en anglais.

Il a vécu si longtemps ici que sa langue natale est devenue secondaire.

Puis en rentrant j'écoute la reprise de Gainsbourg par Joe Hurley dans mon ipod. "I've come to tell you I'm going". Sa voix grave et profonde sublime les paroles et les messages. Puis Chris Martin me chante son nouvel album. "Viva la vida".

Les chansons anglaises ne sont desormais plus un amoncèlement de mots incompréhensibles. Les 2 mois passés ont suffit a rendre ces chansons limpides et sensées. Chacune des pistes du dernier Coldplay touchent au sublime, les envolées musicales et les histoires narrées par le chanteur se mélangent parfaitement aux sentiments que l'ont peu avoir en déambulant dans les rues New Yorkaises.

Puis vint le Concert de Groundation. Je sors de mon bureau et rejoint Jonas au Crash Mansion, meilleur club de rock New Yorkais. Première partie intéressante mais incomparable avec la suite de la soirée. Une vague de Reggae a noyé la foule, des odeurs suspectes nous prenait à la gorge et les corps n'arrivaient pas a se retenir de danser. 3h non-stop "d'échange d'amour" d'après le chanteur qui a tout d'même réussi a jouer une chanson en ayant cassé 2 cordes.

Je repars avec son médiator en poche. On boit un coca glacé avec une pizza sur Spring street a 2h30 du matin. On s'allonge a Woodside vers 4h00. Je dors jusqu'a 15h le lendemain. C'est a dire aujourd'hui.



Oh, et puis j'allais oublier la vraie nouvelle.






C'est officiel. On ne rentrera pas le 1er juillet.



On retarde notre retour d'une quinzaine de jours.

samedi 14 juin 2008

"Closer" by NIN


J'ai redécouvert quelque chose hier: le Cinéma.

Après avoir rejoint Jonas et Marie, jeune danseuse rencontrée lors d'une séance photo pour le boulot, on se dirige vers un cinéma sur Times Square pour y regarder le dernier Shyamalan, "the happening".

La séance est a 10h, on dévore des spaghetti a la bolognaise, on fait écouter notre maquette de chanson a Marie qui la trouve tres bonne, je me prend un café et un cookie aux pepites de chocolats dans un starbucks voisin.

On entre dans le cinéma. 25 salles éparpillées dans un building au beau milieu d'une ruche de restaurants et de théatres. L'auditorium dans lequel on rentre est unique. Des sièges d'un confort incroyable nous accueillent et la salle se remplit peu à peu. Il est 22h00 et toutes les places sont prises.

Les gens rient, s'amusent, et applaudissent les bandes annonces. En toute une vie j'n'avais jamais vu ça. 2 minutes de videos ont suffit a mettre une foule en effervescence. Que ce fusse pour le prochain "X-files 2" ou "Wanted".

Puis le film commence. Interdit aux moins de 17 ans aux états unis. Les critiques françaises l'ont descendu en flèche, nous on l'adore. On vit l'aventure avec Mark Walhberg, on hurle de surprise et on rit des morts toutes plus atroces les unes que les autres. Le film est délicieux, autant que ce public unique qui vit le film comme jamais.

Si vous aimez le cinéma, c'est a Times Square que vous devez aller voir les films. Pas seulement pour l'oeuvre filmée, mais aussi et surtout pour se plonger dans une ambiance unique. Les places sont chères, mais les gens viennent pour s'amuser, décompresser et montrer qu'ils sont là pour savourer chaque minutes. Et je vous jure qu'avec un café, un cookie et une ambiance magique, n'importe quel film deviendra votre film préféré.

Comme a chaque fois maintenant, j'ai téléchargé en 20 minutes the happening pour en saisir toute les subtilités. Et mon Dieu que la VF est minable. Allez le voir en VO sous-titrée, ou allez le voir a Times Square. Ce film vaut le coup, Shyamalan s'est amusé et c'est communicatif.


J'ai toujours aimé le cinéma. Autant que le dessin.


Et c'est hier soir que j'ai compris pourquoi. Le public ne faisait qu'un, devant une histoire d'horreur qu'un amoureux du cinéma nous racontait. L'un des meilleurs moments passé a New York pour l'instant, au milieu des semi-precious-weapons et des party-on-the-roof.

Alors je veux vivre ici.

Pour aller au cinéma tout les vendredi.

(Et puis aussi parce qu'il n'y a qu'a Times Square qu'une salle entiere peut rire d'un homme qui se fait déchiquetter par des lions.)

mercredi 11 juin 2008

"blinded by the light" by Supertramp.



Je sais, ça fait longtemps.


Et il s'en est passé des choses en 4 jours.

Les 2 party on the roof furent savoureuses. Nos 2 trentenaires d'un soir n'étaient pas là, et ça n'était pas pour me déplaire.

Chris fête son départ pour Rotterdam. Kim nous emmène chez lui en nous payant le taxi, on fonce à travers Brooklyn. Il fait chaud, le soleil commence a s'endormir et nous arrivons dans un jardin paradisiaque. Des dizaines de sièges et de canapés de toutes origines attendent d'ètre écrasés par les fessiers de jeunes New Yorkais.

Pour la peine ils seront d'abord écrasés par des français. Les gens arrivent, se saluent, dégustent des bières, rient et crient. On se fait remarquer par nos biberons. Etant les plus jeunes, l'idée de boire de l'alcool par une tétine m'aparraissait décalée.

Et ça l'était. 17 ans que je n'avais rien gouté d'tel. Du Cabernet sauvignon dans un biberon jaune.

Ah mais quelle jeunesse.

J'épargne des détails, évidemment.
Cetains moments n'appartiennent qu'a nous, et il préférable qu'il en soit ainsi. Pour vous et pour moi.

Sinon il a fait chaud. Pendant 4 jours. Une masse assomante de chaleur, un bloc de marbre qui s'écroule sur votre nuque quand vous sortez d'un lieu climatisé. 36 degrès a l'ombre comme au soleil, le vent est bouillant et vous vous mettez a aimer les moments où vous pénétrez dans une bouche de métro fraiche.

Ce fut de loin un des éléments les plus durs a accepter. Cette chaleur moite et lourde vous empèche de dormir, de réfléchir, vous vous enervez contre tout, contre rien.

Mais des moments agréables vinrent rattraper cette situation. Comme ce repas en tête à tête avec JangWon, nouvelle stagiaire.

On mange une pizza avec un café glacé et on parle de nos vies, nos études et notre futur. C'était une climatisation a elle toute seule.

Les rencontres se suivent mais ne se ressemblent pas, chaque new yorkais apporte son histoire, son experience et me donne une vision de plus en plus différente de ce qui m'entoure.

J'aime me dire qu'en étant arrivé a New York, je commençe une nouvelle vie. De nouveaux amis, de nouveaux amours, de nouvelles emmerdes. Se créer une vie sociale et professionnelle par mes propres moyens.

On est adulte quand on se rend compte que personne ne peut nous aider a prendre des décisions. Quand on se rend compte que nous sommes entièrement responsable de nos choix.


Et ça ne me déplait pas. Je franchi des étapes marquantes au coeur de la belle New York.



Alors oui, je me sens adulte, un peu plus chaque jours.



(Mais je me languis aussi de prendre ma mère dans mes bras).


samedi 7 juin 2008

"too young" by Phoenix.


Nous passons de sublimes soirées.

Je n'ai pas travaillé hier. La seule chose dont j'avais besoin était une grasse matinée. Alors j'ai dormi jusqu'a 14h.

Puis vint le soir. Concert des Semi-Precious-Weapons au Rebel bar sur la 30th street. Première partie interessante, concert incroyable ensuite. Nous connaissions déjà les chansons. Le chanteur impose une présence incroyable, le guitariste et le bassiste manient leurs instruments comme personne.

Je saute, crie, hurle pendant que ma voisine embrasse le chanteur qui vit sa chanson. La foule est compacte et reprend chacune de ses paroles d'une seule voix. Il annonce qu'une party se déroulera apres le concert sur la 14eme. J'interpelle la jolie jeune fille aux cheveux rouge, celle qui venait de rouler une pelle monstrueuse au chanteur, et lui demande comment y aller.

Aucun problème, elle nous propose d'y aller ensemble.

Avant de partir, on rencontre personnellement Justin, Aaron, Cole et Dan, membres du plus grand groupe de rock actuel. En plus d'ètre des personnes au charisme affolant et au succès retentissant (tournées mondiales a leur actif tout de même), ils restent modestes et ouverts. Le chanteur mi-homme mi-femme me présente sa mère. Iréel. J'achète un collier. On part vers la party. On marche 14 rues.

On arrive dans le quartier le plus riche de Manhattan. Le club est juste a coté d'un apple store et les lamborghini se suivent. Des jaunes, rouges, vertes pomme. On essaye de rentrer mais le videur est intélligent.

Il réussit a trouver la faille dans la fausse copie du passeport.

Mais là où nous pourrions nous faire refouler violamment en France, il nous explique en rigolant pourquoi nous n'avons pas 21 ans. Il nous donne la raison et le moyen d'avoir un faux parfait.

Pour la première fois de ma vie, j'ai adoré me faire refouler.

Malheureusement la jolie fille aux cheveux rouges entre avec la carte d'identité d'une amie vaguement ressemblante.

Cette fille s'appellait "Guns", avait 18 ans et déjà 2 tatouages.

On se pose juste a coté du club, histoire de réfléchir a ce que nous pourrions faire.

Puis Guns ressort. Vient nous voir. Nous dit qu'elle s'amuse plus ici qu'a l'intérieur. On rencontre Pamela, Blonde pulpeuse et Film-maker de profession. Elle me dit que mon accent est "so cute" et la conversation s'oriente peu à peu vers des sujets qu'on interdit la plupart du temps aux enfants mineurs. 2 punks sortent du club et viennent vers nous. Ils répètent ce que Guns nous disait. Mike et Dave. 2 personnages tirés tout droit de la grande époque du CBGB. Ils avaient tout compris, ils étaient parfaits. L'un portait des santiags en peau de serpent beige tandis que l'autre offrait des clopes et souriait tout le temps. Les gens les plus sympathiques que j'eusse jamais vu.

Guns a faim. Mike, Dave, Jonas aussi. A vrai dire moi aussi finalement.

Alors direction une pizzeria dans Manhattan a 2h du matin. On marche dans des rues illuminées aux néons. Tout l'monde nous regarde. On parle, on échange numéros et adresses mails. Des soirées s'organisent.

On se fait des amis New Yorkais.

Mike essaye de ramper sous une boite aux lettres, juste pour le sport a 2h du matin. On dévore notre pizza. On rigole. Chacun prend son métro 1h plus tard pour rentrer.

En descendant les marches m'amenant a la rame de métro, je regarde a travers la vitre d'un restaurant et voit une femme. Son copain est en train de lui parler et elle me regarde sans l'écouter. La soirée fut tellement bonne que je lui sourit comme si c'etait un soleil. Elle me rend le même sourire. Aucun respect pour son pauvre chéri qui était visiblement trés concerné par son sujet.

Derniere image de Manhattan. Une femme magnifique qui me sourit.



Aujourd'hui il fait 33°c et nous avons une party on the roof prévue ce soir.



mardi 3 juin 2008

""Green Eyes" by Coldplay.


Le rythme est éreintant.

Des journées de 10h dans lesquelle j'arrive a glisser discrètement une pause de 20 minutes pour aller manger.

Et pourtant je tient le coup. Je me suis adapté a la vitesse incroyable de cette fourmilière. J'en suis toujours étonné.

En plus de me remplir les yeux, je ressens l'agréable sensation d'avoir confiance en moi.

Lorsque je mange, seul et attablé a la terasse de mon "sugar coffee restaurant", mon regard se perd toujours sur une ligne d'horizon et une petite voix dans ma tête vient m'énumérer toute les tristesses que j'ai ressenti a un moment donné.

Mais au bout de quelques secondes, une voix plus grave intervient et me dit "Rappelle toi mon grand, t'es en train de prendre une pause déjeuner au beau milieu de la ville de tes rêves".

Et je finis toujours mon assiette en souriant.

Si j'ai réussi a faire quelque chose d'aussi énorme a 19 ans, je n'ai pas peur de ce qui m'attend plus tard. Mon adolescence se sera terminée à New York City.

Mon père m'a dit qu'il était fier de moi. Et, pour une fois, je suis fier de moi. Fier d'ètre arrivé a mes fins, heureux de le vivre et de le partager avec vous.

Je redoute juste le retour. Quitter ces gens qui ont appris a nous connaître, pour lesquels nous étions nouveaux. Aucune idée de ce que nous étions avant, ils nous ont acceptés sans se poser de questions.


Et c'est pour ça que nous retarderons certainement notre rentrée.


Pour prolonger ce sentiment grisant de nouveauté.

dimanche 1 juin 2008

"Paper Planes" by M.I.A.



Je vais tenter de résumer la soirée d'hier sans trop déprimer les gens restés en France.

Il pleut. On est chez Alan. On n'sait pas quoi faire. On est samedi soir et l'envie de sortir se fait sentir.

Alors direction williamsburg, sans trop savoir où on va. Peut être le Lucky Cat ou le Trash Bar. On verra bien. Le métro arrive et on marche, je déguste un Angus Cheese Bacon et, sans trop savoir comment, on se retrouve devant une foule compacte de jeunes filles et garçons tous plus beaux les uns que les autres. Ils attendent pour rentrer dans un Skate shop immense où le bruit est assourdissant.

Mais juste avant d'essayer de rentrer, on marche jusqu'a la plage pour observer Manhattan illuminée. Une mosaïque de lumière se tient devant nous. On se rend compte que dans le monde entier il n'y a pas plus beau panorama.

Imaginez seulement qu'avant d'aller au havana, vous vous arretez pour observer St mandrier by night. Là c'etait Manhattan a partir de Williamsburg. On retourne sur nos pas et on présente nos fausses pièces d'identité au videur.

On rentre comme René dans Céline.

Puis le bruit. La musique. Les filles sorties tout droit d'un exemplaire de Vogue. Je vais au bar, demande le prix d'une bière a un garçon et entend dire qu'elle est gratuite. La serveuse me sert un gobelet (américain) en plastique. C'était sublime. Les gens fumait leur cigarette a l'interieur, tout le monde dansait. Antoine Kourde aurait savouré la soirée avec nous. Message subliminal qu'il comprendra je l'espère.

Puis on s'en va. On marche sur Bedford Avenue. Il est 1h du matin et des gens prennent un café ou une part de pizza. La rue est illuminée de rouge, des embouteillages se créent et des New York City Cops surveillent chaque angle de rue.

Le temps est lourd, il fait chaud et j'aime ce quartier. Y passer ne serait-ce que quelque minute pourrait vous donner envie d'y vivre pour toujours.

Williamsburg est la quintessence de tout ce que New York peut faire de jeune. Les bars, les restaurants, les magasins se battent pour être les plus originaux de la rue. Jonas mange une part de pizza pendant que je boie un café et on discute. On s'amuse a penser au Mourillon. On réfléchit sur une éventuelle probabilité de prolongation du séjour.

Personne ne nous attend en France durant le mois de juillet, alors on y réfléchira.

On rentre a Woodside vers 2h du matin, dans un métro bondé de gens. On s'installe, on regarde "Cube" et on s'endort a 4h30 du matin. Le café aidant je ferme les yeux a 5h30, juste pour observer a travers la fenêtre le soleil qui se lève pour réveiller New York.

Et comme tout les matins, il se fait avoir. La belle New York ne dort jamais.
Le cycle des 24h ne veut rien dire ici.


Elle a encore une longueur d'avance.




Aujourd'hui on s'est reposé a Central Park. Quelques minutes de métro pour s'allonger dans l'herbe. Nous nous reposons d'une soirée éreintante en plein coeur de Manhattan.

A coté de nous une femme fait du topless et un couple rigole d'un écureuil.

Je ferme les yeux, Lou Reed commence a me chanter "perfect day" et je savoure ma cigarette en pensant à toute ces bonnes choses qui s'accumulent.

Quand j'entrouve les paupières j'aperçois la cime des arbres qui découpe le ciel bleu vif.

J'ai appris ce matin que je passais en 2eme année. L'appréciation générale était claire: Clément doit se conformer aux contraintes scolaires de la Tourrache.

J'ai souris.

Encore.

Je suis en stage a New York et je n'suis pas conforme.